
Sous le label ‘’Genocost’’, le mouvement citoyen congolais et CAYP ont organisés à la place des évolués dans la commune de la Gombe, ville province de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo la commémoration du génocide congolais. 24 années de massacre des congolais par des rwandais déguisés en pseudo- rebellions. Il aura fallu près d’un quart de siècle, pour que l’on comprenne, après que James Kabarebe, un officier rwandais, ait tenté de décapiter l’armée congolaise de ses officiers en essayant de les liquider à Kitona, que les M23 (mutants des AFDL, RCD, CNDP) n’étaient que l’armée rwandaise déguisée. Mais comment en est-on arrivé là  ? Voici une page d-histoire.
Pour tous ceux qui ont vécu la guerre d’agression du 2 août 1998, ce dimanche qui a vu naitre le RCD (Rassemblement des congolais pour la démocratie) restera gravé comme un dimanche noir… qui a viré au rouge ce mardi 2 aout 2022 avec le massacre des 36 congolais dans la répression par les soldats casques bleus de la manifestation anti MONUSCO. Une claboussure par le sang des congolais qui a vu le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi exiger la réévaluation du plan de retrait de la mission onusienne au Congo.
Tout commence le 17juillet 1998. Le Président Laurent-Désiré Kabila limoge son chef d’Etat-Major, James Kabarebe, un rwandais (qui deviendra des années après ministre de la Défense du Rwanda) pour le remplacer par un ancien tigre katangais, Célestin Kifwa. Il limogera aussi certains ministres tutsis au patriotisme hybride et décrète l’expulsion des troupes rwandaises stationnées en RDC depuis 1997… Le 28 juillet 1998, il met officiellement fin à la présence des militaires rwandais au sein des Forces armées congolaises (FAC) ainsi qu’à celle des autres étrangers présents. Les alliés de circonstances dans le ’conglomérat d’aventuriers’ qu’était l’AFDL , se séparent dans le déchirement.
Le réveil du nationaliste Laurent Désiré Kabila, prix lui imposer par la ‘communauté internationale’
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 Sur le plan international, Laurent-Désiré Kabila s’inscrit en faux par rapport à l’image d’ancien révolutionnaire malléable et manipulable à la  merci que lui prêtaient ses parrains. Il ressuscite ses vieux réflexes de marxiste convaincu et le nationalisme congolais prôné par Lumumba. Peu après sa prise de pouvoir, c’est vers la Chine, le Cuba et la Libye qu’il se tourne, prenant à contre-pied le projet américain…
A l’échelon sous régional, Laurent Kabila se révèle beaucoup plus attaché à des idéaux nationalistes. Il rejette la tutelle que lui imposent ses voisins et cède aux revendications de la population congolaise qui s’insurge contre la présence des cadres rwandais et ougandais à la tête de l’armée, de la police ou de la diplomatie. Le divorce est consommé !…
Le dimanche 2 août 1998, les 10ème et 12ème brigades des Forces armées congolaises (FAC) entrent en rébellion, à Goma et à Bukavu, sous les ordres du commandant Jean-Pierre Ondekane, un ancien des Forces armées zaïroises (FAZ), formé à l’EFO (Ecole de formation des officiers de Kananga) anciennement sous le contrôle des coopérants militaires belges. Le même jour, son adjoint Sylvain Mbuki, le commandant du 10ème bataillon de l’armée congolaise basée à Goma, qui, le premier, lance un appel à l’insurrection. La radio aurait diffusé pendant plusieurs heures son communiqué : « Les provinces du Nord et du Sud-Kivu sont entrées dans une rébellion ouverte contre le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila. Nous, l’armée de la République démocratique du Congo, avons pris la décision de démettre du pouvoir le Président Laurent Désiré Kabila…»… une machination des acteurs internes programmé par l’ancien chef d’Etat-Major des armées congolaises James Kabarebe.
 Les troupes du Rwanda et de l’Ouganda s’infiltrent à Goma et surtout à Baraka où quelque deux mille militaires auraient débarqué par bateaux rapides. Pendant ce temps, les troupes ougandaises contrôlent les territoires de Beni et de Lubero.
 Le 2 août 1998,donc,  les troupes régulières du Rwanda et de l’Ouganda, avec la bienveillance du Burundi ont envahi et occupé le territoire de la République démocratique du Congo, violant ainsi son intégrité territoriale et sa souveraineté… 24 ans plus tard, en 2022, par astuces et multiplications des ‘pseudo-rebellions et groupes terroristes’, dans un silence complices de la MONUSCO, mis en nue ce 2 aout 2022, les armées rwandaise et ougandaise appuyées par des éléments dits « Banyamulenge, sont toujours présentes, officiellement et officieusement, sur le territoire congolais.
Des pseudos rebelles pro-rwandais ‘RCD’ anéantis en mains nus par des civils à Kinshasa
Dans le même temps que se déroulaient ces événements à l’Est de la RDC, à Kinshasa la capitale, un millier de soldats rwandais qui s’étaient soustraits à l’opération de rapatriement décrétée par le gouvernement congolais, appuyés par des éléments dits « Banyamulenge », ont pris d’assaut les camps militaires Kokolo et Tshatshi.
Cette émeute, rapidement réprimée, fait place à une chasse impitoyable aux Banyamulenge.
Dans la province orientale, dans la nuit du 2 au 3 août 1998, un autre groupe des militaires rwandais qui attendaient leur rapatriement pour Kigali, attaque la garnison de la ville de Kisangani… Le 3 août 1998 vers 16 heures, 38 officiers et une centaine de soldats des Forces armées congolaises surpris et désarmés, seront assassinés par les militaires rwandais sous la supervision du commandant rwandais Ruvusha (code Double Six Charly), proche du général James Kabarabe, à l’aéroport de Kavumu…
Après cette victoire rapide des agresseurs à l’Est, un pont aérien sera organisé jusqu’à Kitona dans la province du Bas-Congo, à plus de 2.000 kilomètres du Kivu. Ainsi, le 4 août 1998, trois avions appartenant à des compagnies Congo Airlines (CAL), Lignes aériennes congolaises (LAC) et Blues Airlines auraient été détournés à Goma par des militaires rwandais sur ordre du commandant James Kabarebe. Ce dernier prendra place avec plus de 800 militaires dans ces avions et atterrissent sans coup férir à la base militaire de Kitona (à l’Ouest) où ces soldats rwandais et ougandais se rejoindront aux 8.000 soldats de l’ancienne armée zaïroise (FAZ) en rééducation digne de camp de concentration. Très vite, les pseudo-rebelles prennent possession du complexe hydro-électrique d’Inga et le port de Matadi.
Stratégiquement, ils savaient que  Kinshasa est approvisionnée depuis Matadi et Inga, pour envahir le Congo, il faut prendre Kinshasa. Il suffit donc de couper le cordon ombilical, le chemin de fer, la route, le pipe-line venant de Matadi ainsi que la ligne d’électricité venant d’Inga. Un pont aérien est organisé entre Goma et Kitona et amène des hommes et du matériel, dont des troupes ougandaises et rwandaises.
Deux navires américains stationnés au large de Banana se soient occupés du monitoring du pont aérien. Les « agresseurs » s’emparent rapidement de tout le Mayombe en prenant Banana, Kitona, Muanda et Boma. Matadi tombera le 9 août 1998, interrompant ainsi l’approvisionnement de Kinshasa ; le barrage d’Inga tombera dans les mains des rebelles parmi lesquels un bataillon ougandais deux jours plus tard, privant Kinshasa d’électricité, avec toutes les conséquences que cela entraîne… Il y aura plusieurs morts dont des prématurés dans des couveuses et des malades dans des hôpitaux !
Mais dans un sursaut de patriotisme, la population de Tshangu dans la partie est de Kinshasa maitrisent à mains nues les soldats rwandais surarmées et bien équipés. Et sous la conduite de l’actuel Général Botimi Camille, les forces congolaises sauvent l’aéport de N’Djili et  anéantirent en moins de 24 heures les assaillants.
Hasard de calendrier ? Signe de temps ? Les manifestations anti-MONUSCO du dernier week-end de juillet et début août 2022, doivent servir de sonnette d’alarme à tout observateur lucide de la marche du Congo pour sa liberté.
Willy Makumi Motosia
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