Abeti Masikini, 28 ans après sa mort: Droits d’auteur à la Soneca et à la Socoda réclamés

28 ans  après  la disparition de la chanteuse congolaise Elisabeth Finant,  mieux connue sous le nom de scène Abeti  Masikini, survenue à Villejuif, dans la banlieue parisienne à l’âge de 40 ans, des suites d’un cancer de colon, sa voix percutante à la « Castafiore » et ses chansons  retentissent  toujours dans les mémoires de nombreux mélomanes.

Abeti Masikini  était, sans conteste, la 1ère femme congolaise à s’imposer au-devant de la scène et se propulser professionnellement dans la sphère musicale congolaise, à l’époque dominée par les hommes. Elle a servi de modèle à beaucoup d’artistes féminins, à l’instar de Elisabeth  Mudikayi dit Tshala Muana, Abby Surya, les Yondo Sisters  qui sont, sans exception, passés par son groupe.

Née le 9 novembre 1954 à  Kisangani   jadis Stanleyville, Elisabeth  Finant est la fille de Jean-Pierre Finant (homme politique Lumumbiste et ancien gouverneur  de l’ex-Province Orientale-Haut Zaïre – actuelle Province de la Tshopo mort assassiné  en 1961). Et de Marie Masikini, auteure, compositrice  et interprète, elle apprend à jouer au piano dès le jeune âge. Après ses études, elle s’inscrit en 1971 au concours « Découvertes des jeunes talents », organisé par Gérard Madiata où elle brille par son talent en remportant le palme d’Or. C’est alors que le producteur togolais Gérard Akweson en séjour à Kinshasa, la découvre et la prend sous ses ailes, avec le concours  de l’artiste  – musicien  le saxophoniste Verckys  Kiamuangana  Mateta « Editions Immortel Vévé »   et de la presse musicale de la Télévision Nationale  Télé – Zaïre avec le dynamiste  des  journalistes présentateurs  Boniface  Kayumbi Beya et  Benoît Lukunku Sampu.

Abeti  Masikini entame ainsi sa carrière musicale et crée son groupe « Les Redoutables »  en compagnie de son frère cadet, Jeannot Finant Abumba.  Abeti et son groupe nouvellement crée se produit au Togo  et saisi l’occasion pour enregistrer  ses toutes premières chansons.  Elle fera une tournée en Afrique de l’Ouest notamment au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Sénégal… En 1973, elle décroche un contrat à l’Olympia de Paris  où elle se produit  le 19 septembre  de la même année, alors qu’elle n’avait que 19 (dix-neuf) ans. Sa chanson « Mwanamke Wa Miss »  connait un franc succès. Elle chante à l’époque beaucoup plus en Swahili, sous différents styles, à savoir la Rumba Congolaise, le soul, le folk et le soukous. Grâce à son aura et sa popularité , Abeti Masikini  « Tantine Abeti » ou encore « La Tigresse aux griffes d’Or » comme aimaient  bien l’appeler ses nombreux mélomanes, a réussi à côtoyer plusieurs personnalités  de renommée mondiale  telles que la chanteuse  Mireille Matthieu, Hugues Auffray, le célèbre boxeur Mohamed  Ali, James Brown, Myriam  Makeba, le Roi Pélé,  pour ne citer que ceux- là.

Parmi ses œuvres musicales, sa chanson intitulée « Je suis fâché » sortie en 1986, écrite et arrangée  par l’artiste musicien camerounais Georges Seba, connu  un succès  planétaire  et fut certifiée « Disque d’Or ». Le succès récolté par Abeti Masikini  lui permit de remplir les grandes salles à travers le monde  telles que Zénith de Paris, salle Appolo  (New York), en Chine. Aujourd’hui 28 ans après sa disparition, ses droits d’auteur et droits voisins  n’ont pas encore été perçus.

Début 2022 : Sa fille aînée Yollande Masikini a rejoint sa mère dans l’au-delà

Sa fille aînée a rejoint sa défunte mère dans l’au-delà à  fleur d’âge à Montreuil, en banlieue parisienne, en France  d’une manière inopinée, en début de cette année 2022.  Yolande Masikini dotée du timbre de sa mère, s’est forgée petit à petit son propre chemin  et devenait une de meilleures voix  féminines  de la musique congolaise moderne.  Sa dernière apparition à  Kinshasa  remonte à la commémoration  de 20 ans de la mort d’Abeti Masikini  tenue en novembre 2014  au Grand Hôtel de Kinshasa  et dans la ville de Kisangani (Province de la Tshopo). A la tête de la Fondation Abeti  Masikini,  elle s’est  illustrée  de son vivant à travers plusieurs œuvres  et actions philanthropiques  en faveur des prisonniers  à travers  les provinces   de la RDC, rappelle-t-on.  Ses démarches pour la perception des droits d’auteurs et droits voisins de sa défunte mère Abeti  Masikini  effectuées  auprès de la Soneca et de la Socoda  étaient sur le point d’aboutir que le destin a décidé autrement.

 Franck Ambangito

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