Août 2022 : Le BCNUDH a documenté 434 violations aux droits de l’homme, soit une augmentation de 17%

Durant le mois d’août 2022, le BCNUDH a documenté 434 violations et atteintes aux droits de l’homme sur tout le territoire de la République démocratique du Congo, soit une augmentation de 17% par rapport au mois de juillet 2022 (371 violations). Cette augmentation reflète à la fois une augmentation des violations attribuables aux agents de l’Etat (14%) et des atteintes attribuables aux membres des groupes armés (19%).

Pour le BCNUDH, les agents de l’Etat principalement des membres des FARDC et de la PNC, sont responsables de 154 violations, soit 35% des violations documentées en août 2022, les groupes armés de 280 atteintes aux droits de l’homme, soit 65% du nombre total des violations enregistrées sur l’ensemble du territoire.

Dans les territoires affectés par les conflits 351 violations et atteintes aux droits de l’homme, commises par toutes les parties ont été documentées en août 2022 avec un total de 730 victimes (549 hommes, 124 femmes et 57 enfants), parmi lesquelles 255 civils (187 hommes, 49 femmes et 19 enfants) victimes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires. Les groupes armés sont les principaux responsables avec 80% des atteintes documentées dans les provinces affectées par les conflits. Le nombre de violations a connu une augmentation de l’ordre de 12% par rapport au mois de juillet 2022 (314 violations). Cette augmentation reflète la hausse du nombre d’atteintes des droits de l’homme par des membres de groupes armés (+19%, ou 280 atteintes contre 236 en juillet 2022), surtout par les combattants des ADF (75 atteintes) et les différentes factions Nyatura (61 atteintes).

Durant le mois en revue, au moins 42 cas d’enlèvement ont été enregistrés dans les provinces affectées par les conflits. Ainsi, pas moins de 134 personnes civiles (105 hommes, 18 femmes et 11 enfants) ont été enlevées par des membres de groupes armés, un chiffre inférieur par rapport au mois précédent (260 victimes). Les principaux responsables de ces enlèvements sont les différents groupes Maï-Maï (51 victimes), suivis par les ADF (39 victimes).

Les cas de violences sexuelles liées au conflit sur des victimes adultes documentés en août 2022 ont également montré une diminution par rapport au mois précédent. Ainsi, le BCNUDH a enregistré au moins 26 victimes, 25 femmes et un homme, au cours du mois en revue (contre 58 au mois de juillet 2022), soit une diminution de l’ordre de 43%. Les groupes armés principalement le M23, les factions Nyatura et différents groupes Maï-Maï sont responsables de la majorité des cas des violences sexuelles commises sur les civils.

Au cours du mois d’août 2022, la section de la protection de l’enfant de la MONUSCO a documenté et vérifié 101 violations graves des droits de l’enfant dans le cadre des conflits armés en République démocratique du Congo, ce qui représente une diminution de 6% par rapport au mois de juillet (108).

Le recrutement et l’utilisation sont restés la violation la plus fréquente (affectant 44 enfants), suivie par  le meurtre et la mutilation (26 enfants), l’enlèvement (23 enfants), les violences sexuelles (4 enfants) et les attaques contre les écoles et les hôpitaux (4 enfants).

Le BCNUDH a documenté 39 violations et atteintes des droits de l’homme liées à l’espace démocratique, une augmentation de 14 violations par rapport à celles documentées au cours du mois de juillet (25). Trente-trois de ces violations sont imputables à des agents de l’Etat, dont 14 aux militaires des FARDC, 12 aux agents de la PNC, cinq aux agents de l’ANR et deux à d’autres agents de l’Etat. Les combattants des groupes armés sont responsables de six atteintes liées à l’espace démocratique, attribuables toutes aux combattants de divers groupes Maï-Maï.

Par ailleurs, le BCNUDH a documenté 18 cas de protection individuelle impliquant 22 bénéficiaires dont 16 défenseurs des droits de l’homme (tous des hommes), quatre journalistes dont deux femmes, ainsi que deux autres hommes dont l’affiliation est inconnue. Cinq de ces cas sont imputables à des agents de la PNC, six à des autorités administratives, judiciaires et de services de renseignements, trois à des militaires des FARDC, deux à des éléments de groupes armés et deux à des personnes inconnues.

Sur le plan judiciaire, le BCNUDH a continué d’apporter son soutien aux autorités congolaises dans le cadre de la lutte contre l’impunité des violations et des atteintes aux droits de l’homme. Des condamnations ont été prononcées à l’encontre d’au moins cinq militaires des FARDC et un agent de la PNC pour des violations des droits de l’homme.

Enfin, le BCNUDH a, durant le mois d’aout 2022, organisé ou soutenu l’organisation d’au moins 12 activités de renforcement des capacités auxquelles ont participé 142 femmes et 1.102 hommes, soit 1.244 personnes au total. Ces activités ont porté notamment sur la justice transitionnelle sous l’égide du ministère des droits humains, la sensibilisation aux violences sexuelles, mais également sur les droits de l’homme, le droit international humanitaire, le monitoring des violations des droits de l’homme, la sensibilisation et la formation sur la désinformation et les discours de haine et messages incitatif à la violence. Ces activités étaient destinées à des acteurs variés dont des militaires des FARDC, des agents de la PNC, des défenseurs des droits de l’homme, des acteurs locaux de la protection, des leaders religieux et communautaires et des acteurs de la société civile.

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