
Aussi paradoxale que cela puisse paraitre, la venue de la saison des pluies est à la fois redoutée et souhaitée. Grand réservoir aquatique mondial avec 10% d’eau douce de la planète bleue,( la RDC a émergée d’une mer intérieure dont le vestige archéologique est la cuvette centrale, un bassin de sédimentation arrosé par le bassin du Congo, l’un des plus important bassin hydrographique au monde avec, toutefois, l’avantage d’être en cheval sur l’Équateur qui lui permet d’être alimenter constamment grâce à l’alternance des saisons durant l’année). Cette pluie permanente est donc une manne céleste que Tshofu Alexis s’est décidé de capitaliser.
La qualité des services de distribution d’eau à Kinshasa, la capitale de la république démocratique du Congo, a montré ses limites au point que la ‘valse incessante des bidon pour s’approvisionner en eau potable, est une illustration ostentatoire des limites du réseau public de distribution d’eau.
Et, aussi paradoxale qu’inouïe, dans plusieurs parties de la capitale, particulièrement dans les communes des ‘hautes altitudes comme Mont-Ngafula, Ngaliema et Lemba Salongo, pour ne citer que celles-là, plusieurs foyers n’ont de palliatifs que la venue de la saison des pluies pour stabiliser leur approvisionnement en eau.
Seulement, quand arrive la saison humide, avec ses pluies torrentielles, les inondations aussi refont surface. Les quartiers situés dans la zone humide du Pool Malebo (Ndanu, Mososo, Debonhomme, Kingabwa, Kimbangu, Masina Tshwenge, Bandal Makelele etc…), ne savent plus où mettre la tête car leur cité se métamorphose, en pire, à la caricature de Venise (Italie) avec des pirogues comme moyen alternatif de locomotion. Inutile de rappeler les dégâts matériels et pertes en vies humaines qui marquent de leurs empreintes la saison de pluie à Kinshasa…
Plutôt que de se plaindre, de se lamenter, il faut des solutions et palliatifs pour faire face à la furie saisonnière de la plo de la pluie. Le phénomène étant régulier, revenant chaque année, cela devient diabolique et bêtise que l’on ne parle de ses effets néfastes qu’à la venue de la saison des pluies et après qu’elle ait causé des ennuis et une fois passée, l’on vive comme si de rien n’était !
Manne céleste à capitaliser au lieu de gaspiller ou s’en plaindre
Si l’on se plaint des effets néfastes de la pluie dans la capitale congolaise, c’est parce que la capitalisation de cette manne céleste fait défaut. Sur ce point, l’initiative de Tshofu Alexis, est digne d’éloges. Cet agronome de formation, pur produit de l’Institut facultaire de Yangambi où s’est tenue récemment du 05 au 07 septembre 2022 la conférence scientifique internationale sur les forêts tropicales humides du bassin du Congo et autres bassins de la planète, connait bien l’importance de l’eau de pluie et des recyclages des eaux.
Avec ingéniosité, il se lance dans la capitalisation de l’eau des pluies pour financer son projet d’école professionnelle à Mont-ngafula, site confronté aux multiples soucis d’approvisionnement en eau. « Les toitures des bâtiments de l’école, offre la potentialité de recueillir une bonne quantité d’eau. Ce qui nous a inspiré quant à la résolution du problème d’eau récurant à Mont Ngafula particulièrement dans la cité de Matadi Kibala. Nous avons ainsi construit un puit d’une capacité de 8 100 mètre cubes, l’équivalent de plus de 40 fûts de 200 litres« , explique Alexis Tshofu.
Avec toute cette quantité d’eau, et la pluviométrie abondante de la ville de Kinshasa, il est permis d’espérer une alimentation permanente en eau. Du coup, certains voisins veulent faire école pour pallier aux failles de la société étatique en charge de l’approvisionnement en eau de boisson et de ménage. « L’initiative est prometteuse», rassure Alexis. Au lieu de se perdre dans la jouissance et autres absurdité après des décennies de durs labeurs en Europe, avant son retour définitif au pays, ce dernier a résolu que « avec des faibles moyens que nous disposons, nous avons opté pour rendre service à notre pays. Toute la diaspora ne devait pas avoir œil que dans la politique. La RDC est un chantier que chaque congolais est tenu d’apporter sa pierre « , a-t-il souligné.
Voilà comment, plutôt que de s’inquiéter de la venue de la saison des pluies, un compatriote tire le meilleur parti de la manne céleste. C’est ce type d’initiatives que le gouvernement peut subventionner…
Willy Makumi Motosia
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