Après la visibilité politique, diplomatique et environnemental à la COP27 : La Rdc attend récolter des dividendes en termes de financement

“Résolutions de la 77ème réunion du Conseil des ministres, résultats de la participation de la Rdc à la COP27 et échange sur les questions d’actualité”, c’est le thème central qui a été exploité au cours d’un Briefing presse hebdomadaire de ce lundi 28 novembre 2022 à 18h00 dans la salle de presse de la RTNC1. Pour aborder cette question technique, le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya a fait appel à Mme le Vice-Premier ministre, ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Eve Bazaiba.

Si Patrick Muyaya a rappelé les grandes lignes de la réunion du Conseil des ministres, Eve Bazaiba a salué le leadership climatique du chef de l’Etat et du Gouvernement de la République. “Ça faisait des années que la Rdc était absente dans les grandes discussions, alors qu’elle a un potentiel environnemental qui devait la mettre dans les premières loges”, souligne-t-elle.

Elle a avoué que notre participation à la COP27 en Égypte a été un moment très important. Autant au niveau international, il y avait des objectifs, nous aussi on avait les nôtres. Sur le plan international, il y avait l’urgence d’honorer les engagements pris, rehausser le niveau des ambitions climatiques pour limiter la moyenne en dessous de 2 degrés. Comme pays solution, la Rdc avait 5 objectifs, notamment consolider le leadership environnemental de la RDC comme pays solution ; Vendre une image positive du pays à travers le pavillon de la Rdc ; Participer activement à défendre les positions de la Rdc ; Contribuer au renforcement de l’intérêt de la communauté climatique sur le bassin du Congo, et tisser des partenariats pour appuyer la RDC entant que pays solution.

Dans ses mots luminaires, la VPM Eve Bazaiba a expliqué que lors des négociations du 9 au 20 novembre derniers, la question de la finance climat est revenue sur la table. Pour l’adaptation, il y a eu une promesse évaluée à 230 millions de dollars pour renforcer l’adaptation d’ici 2030. Il faut les moyens pour le changement des comportements, indique-t-elle.

« Nous nous sommes convenus à l’établissement d’un nouveau mécanisme de financement », dit Eve Bazaiba, qui explique qu’avec le réchauffement climatique, il y a l’assèchement dans le pays du Sahel et ces peuples sont obligés de chercher des terres. Il y a des conséquences en ce qui concerne la destruction de l’environnement, la contamination aux maladies, les conflits fonciers, etc.

Mais quel est le mécanisme pour indemniser, dans l’optique de polluer-payeurs ? Et Eve Bazaiba de répondre que nous avons mis en place un mécanisme. Pour leurs industries qui polluent, les pays développés doivent chercher des méthodes non polluantes. Ils doivent arrêter l’utilisation du charbon.

« Ils ont pris des engagements depuis 13 ans pour mettre 100 milliards de dollars par an, pour nous permettre de nous adapter et de mettre en œuvre notre contribution déterminée. Il nous faut 4 à 6 milles milliards par ans pour assurer la transition mondiale vers une économie verte. Nous devons quitter des procédés polluants vers des procédés non polluants », précise-t-elle, tout en insistant sur le transfert des technologies. Ceci, dans un contexte où on est dans le partenariat gagnant-gagnant. Le Nord amène la technologie et nous nous mettons notre potentiel.

Deux accords signés

La VPM Eve Bazaiba a informé l’assistance avoir signé deux accords. Il s’agit d’un groupe de travail entre les Etats-Unis d’Amérique et la RDC. Nous avons attiré l’attention du monde, d’autant plus que les deux pays ont mis en place un groupe de travail qui se focalise sur les questions de l’énergie renouvelable, la conservation des forêts, l’agroforesterie, les questions de marché de crédit carbone, …

Nous exigeons la révision à la hausse du taux de la tonne du carbone, le soutien à l’agriculture, l’écotourisme, le soutien diplomatique… Et ce, lorsqu’on sait que les Usa sont pollueurs et ils ont le devoir d’accompagner un pays solution.

Un autre accord est intervenu entre l’Indonésie, le Brésil et la RDC. « Nous sommes dans le même hémisphère, nous avons les mêmes défis et il était grand temps pour que nous puissions parler le même langage. La coopération va s’activer autour des forêts tropicales », explique-t-elle.

Parmi les résultats obtenus, dans la décision finale, nous avons haussé le ton, il y a même une ministre du Congo qui a claqué la porte. « Nous sommes parvenus à faire intégrer les dispositions concernant le rôle des forêts dans le changement climatique. La visibilité politique, diplomatique et environnementale est très importante. Il s’agit maintenant de récolter les dividendes en termes de financement.

Le moratoire n’avait plus de sens

Levée du moratoire ou l’organisation des PRECOP, Eve Bazaiba a expliqué que le moratoire a été levé au niveau du gouvernement, parce qu’il n’avait plus sa place. Il signifie que depuis un certain temps, on ne peut pas octroyer des concessions jusqu’à ce qu’il y ait des critères. Malgré cela, on s’est retrouvé dans une situation d’octroi de concessions de manière illégale.

En levant le moratoire, pense-t-elle, on voulait mettre en œuvre les mesures plus coercitives. « Nous avons contrôlé et investigué. Il y a eu un rapport de l’Igf qui nous a aidé. Nous avons suspendu des concessions obtenues de manière illégales, représentant 33 millions d’hectares, soit l’espace de la Belgique récupéré par la RDC », note-t-elle, tout en ajoutant que nous avons mis en place une commission de revisitation des contrats. S’il y a des failles, nous n’allons pas hésiter de suspendre et nous allons les attribuer à d’autres. Un arbre debout et plus important qu’un arbre touché.

Au sujet des PRECOP à Yangambi et à Kinshasa, elle a fait voir que nous étions longtemps absents des discussions sur le climat, alors que nous avons la réponse. Ce sont les forêts qui absorbent les pollutions. On nous a dit, il faut quitter des procédés polluants pour des procédés non polluants, grâce aux minéraux que nous avons dans notre pays. La meilleure façon de ramener les projecteurs du monde, c’est d’abriter ces travaux.

Et de poursuivre, la réunion des scientifiques nous a donné une idée réelle de notre capacité d’agir. A Yangambi, nous avons eu près de 100 experts scientifiques. Nous avions eu la réunion des ministres, soit plus de 80 chefs des délégations. Tous les projecteurs étaient ici et cela est passé en direct dans le monde entier. C’est pourquoi le président de la République est débordé des invitations.

Jean-Marie Nkambua

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