Après plus de 100 jours d’occupation rwandaise via M23 : Goma gronde et exige Bunagana

Les activités étaient en bernes hier lundi 26 septembre 2022 dans la ville de Goma et aujourd’hui la scène pourrait se perpétuer. Très tôt le lundi, les activités socio-économiques ont été paralysées à la suite de l’appel la  société civile et les mouvements citoyens du Nord-Kivu,  à observer deux journées ville morte. La population a répondu à l’appel des forces vives à deux journées de ville morte pour exiger entre autre la libération de la cité de Bunagana des  mains de M23, masque de l’armée rwandaise ; la levée de l’Etat de siège ainsi que le départ de la MONUSCO.

Ecoles, boutiques et marchés sont restés fermés et ce, malgré les appels de la  mairie.  Les émissaires du Maire policier François Kabeya Makosa ont encouragé la population, particulièrement les agents territoriaux,  à vaquer librement à leurs occupations  « au risque des sanctions ». La ville était totalement fantôme, la circulation totalement paralysée et  seuls  les motards prestaient normalement. Aux environs de treize heures locales, le gouverneur militaire Constant Ndima Kongba a fait la ronde des entreprises étatiques pour s’assurer que les agents de l’Etat ont bien travaillé, bravant la peur et les difficultés de transport. Il a aussi invité les travailleurs du privé à exercer leurs activités aujourd’hui mardi et ne pas craindre ceux qu’il appelle « des manipulateurs ».

« Les forces de défense et de sécurité se sont mises au travail pour déjouer cette manifestation qui ne nous apporte que deuils, destructions des infrastructures et nous ne pouvons pas accepter », avait dit le  Gouverneur militaire du Nord-Kivu après sa visite d’inspection sur terrain.

Toutefois, selon nos sources sur place dans la ville touristique, l’avant-midi de ce lundi 26 septembre 2022,  la rue menant à l’Université libre des pays des grands lacs (ULPGL) reste barricadée, du côté de Himbi la situation est restée précaire et la situation avait fini par dégénérer entre manifestants et policiers.

Quant aux initiateurs du mouvement, la  société civile du Nord-Kivu et les mouvements citoyens ont tenus «à remercier la population de Goma pour son sens élevé de patriotisme manifesté (lundi) en observant une journée ville morte ». Rappelant également, la poursuite des manifestations ville morte pour aujourd’hui mardi 27 septembre,  la  société civile du Nord Kivu et les mouvements citoyens également «  au gouverneur et au maire que le rôle de l’ANR est de chercher les renseignements sécuritaires pour connaitre les causes de l’insécurité, l’organisation de l’ennemi, les stratégies d’attaque ennemi afin de les anéantir pour neutraliser celui-ci et non pas intimider les commerçants et la population qui ont librement fait le choix d’observer une ville morte comme c’est le cas ce mardi ».

Des stratégies politico-sécuritaires adéquates s’imposent

Le fait d’évoquer l’existence des « manipulateurs » des mouvements sociaux à Goma, ne manque de faire penser aux manifestations anti-MONUSCO du mois de juillet à Butembo. Selon des sources militaires proches des FARDC, les attaques du mois de juillet 2022 contre la MONUSCO à Butembo étaient organisées et soutenus par le groupe Maï-Maï Kyandenga. A Kinshasa, le18 septembre 2022, le leader Maï-Maï  Jean-Baptiste Kupaku  alias Kyandenga, été arrêté ‘alors qu’il envisageait de perpétrer les massacres des civils dans la ville de Butembo’, et serait à la base  de plusieurs attaques contre la population à l’ouest de la localité d’Erengeti, dans le territoire de de Beni et à Otomabere près de la province de l’Ituri, à en croire le medias en ligne ‘actualité.cd’. Son arrestation aux côtés des dix autres combattants, intervient donc 8 jours avant le lancement des villes mortes à Goma et au même moment que des interpellations et  arrestations en cascades non seulement des haut gradés de l’armée mais également des responsables de sécurité.

Il sied de rappeler que les  manifestations contre la mission onusienne  avaient fait trois victimes parmi les membres de la MONUSCO et 10 civiles  tués à Butembo le mardi 26 juillet 2022.

Si dans son discours ferme à la tribune des nations –unies le chef de l’Etat a affirmé que « l’implication du Rwanda dans l’insécurité au Congo n’est plus discutable ses points focaux dans les FARDC et dans l’appareil sécuritaire national méritent d’être clairement identifiés. La mise en place des stratégies politiques et sécuritaires intérieures adéquates accompagnant  l’offensive diplomatique actuelle sont une nécessité. Il est vrai que le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi rappelle toujours son crédo « d’ériger des ponts plutôt que des murs », mais il importe que ses ponts ne deviennent pas des passerelles des ‘collabos’  en faveur de l’agresseur, prévient certains observateurs de la sécurité dans la partie est de la RDC.

 Ayant clairement identifié le véritable  ‘manipulateur’ que sont les multinationales de puissances occidentales  ‘manipulateurs du Rwanda’, la RDC est appelée à arrêter  des stratégies politiques et sécuritaires adéquates pour mettre fin à ce jeu de cache-cache ‘diplomatique’ des multinationales, principalement anglo-saxonnes, battant pavillons rwandais.

Selon Jules Shamavu, qui se présente comme ‘Officier des renseignements et  Chroniqueur stratégique’, celui-ci indexe plutôt  les médias occidentaux « manipulés par les services secrets rwandais ».

Qu’il y ait des ramifications des services de renseignement  du Rwanda, de l’Ouganda et des multinationales,  à l’intérieur de l’appareil sécuritaire congolais, cela n’est que secret de polichinelle. Il est donc de l’obligation de l’Etat congolais et « le rôle de l’ANR de chercher les renseignements sécuritaires pour connaitre les causes de l’insécurité et  l’organisation de l’ennemi » dans le but de l’élaborer  des stratégies politiques et sécuritaires adéquates pour éradiquer ce système de prédation.

Willy Makumi Motosia

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