
Un fait rare dans l’histoire parlementaire de la 3ème République, dans des cas similaires,  que ce qui a été vécue ce mercredi 19 octobre 2022 dans l’hémicycle du Palais du Peuple lors de l’examen de motion de défiance contre le ministre de Transport, voies de communication et désenclavement, Cherubin Okende. Opposition et pouvoir, sans clivage net et à l’unisson, ont majoritairement rejeté la motion de défiance que certains qualifient de machination. Ainsi donc, après la déchéance du ministre de l’Economie, le ministre fiché ‘proche de Katumbi’, ne sera pas le deuxième ministre du gouvernement des ‘Warriors’ à être éjecté de son portefeuille, car la motion a été simplement battue en brèche.  Â
Les députés nationaux signent, en date du 11 octobre 2022, une motion de défiance contre Chérubin Okende, ministre des Transports, voies de communication et désenclavement et l’on dépose au bureau de l’Assemblée nationale.
Avant examen, dans la motion dévoilée devant les députés dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale par le représentant des signataires de l’exploit parlementaire, le député national Anicet Babanga, il est reproché à Cherubin Okende de s’être éloigné de la vision du Chef de l’Etat, de l’incompétence, sur la gestion des entreprises publiques sous sa tutelle notamment l’OEBK, OGEFREM, RVA, Congo Airways, qui depuis son avènement à la tête du ministère, aucun n’avion neuf n’a été acquis, l’amateurisme, la non réalisation des promesses tenues comme pour les bus Transacadémia 6 mois après la promesse faite aux étudiants et les suspensions abusives.
En outre, le dossier permis de conduire qui a été octroyé à une firme privée au détriment des entreprises publiques.
Et ce, sachant que 50 signatures étaient  requises pour la mise en accusation d’un membre du gouvernement et 251 pour sa déchéance par une motion de défiance.
Il est à signaler que la motion de défiance est un « acte ultime digne d’une arme à destruction massive qui est donnée aux législateurs, et qui doit être activée en respectant les conditions de recevabilité et de procédure dans un délais impératif ».
Prenant la parole parmi les premiers des 37 intervenants enregistrés, les députés Emery Okundji et Léon Nembalemba se sont montrés  contre cette motion de défiance, en mettant plutôt en avant un problème politique.
 « Il y a pression politique pour que la motion passe, ce que tous les députés nationaux savent », à en croire l’honorable  Nembalemba.
Par contre,  il semblera aussi, selon certains observateurs de la politique congolaise « qu’il y a un bloc de l’Union sacrée de la nation autour de Okende, pour ne pas fissurer le bateau, surtout que certains  irréductibles parlementaires jurent que tant que Okende  Chérubin restera loyal à Félix Antoine Tshisekedi,  il sera soutenu ».
Emery Okundji, s’est inscrit en faux, estimant que la motion est basée sur un argumentaire infondé. Comme beaucoup d’autres intervenants après lui, il fallait d’abord explorer toutes les voies dont la question écrite, la question orale avec débat, l’audition en commission, avant de finir par la motion de défiance.
C’est à ce point que l’honorable Delly Sesanga insistera que les activités se fassent « dans les normes et en toute responsabilité. Au fond, les griefs relèvent de la responsabilité du Gouvernement, d’où il fallait une motion de censure contre le gouvernement » et non du ministre.  Il n’a pas manqué de rappeler que la question de l’éloignement à la vision du Chef de l’Etat n’est pas de la compétence de l’Assemblée nationale, mais de l’Institution Président de la République qui est irresponsable devant le Parlement.
Plébiscite en faveur du ministre …
Il avait aussi été reproché au ministre la situation maussade de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP, ex-ONATRA). Toutefois, la réaction de  l’intersyndicale vante les mérites du ministre de Transport, « qui matérialise textuellement la vision de Félix Tshisekedi dans ce secteur », à en croire Armand Ossasse, Président de l’intersyndical de la SCTP qui s’était mobilisé pour accompagner Chérubin Okende au parlement, et qui  salue la relance, par Chérubin Okende, du train marchandises Kin-Matadi, 10 ans après son arrêt.
Et le ministre des Transports Chérubin Okende d’affirmer avant les débats, « je réaffirme ma loyauté au président de la République comme chef de l’Etat, je n’ai pas peur. Je dois répondre aux préoccupations des représentants du peuple. Si la conséquence, au final, est mon départ du gouvernement, je vais assumer ».
On n’y est pas arrivé. Il sied également de souligner que la plupart des entreprises citées dans cette motion ont subi des mutations et sont devenues des sociétés commerciales et la Rdc a adhéré depuis le 12 septembre 2012 au droit Ohada, en vertu du principe que la loi spéciale déroge à la loi générale.
Finalement, après une motion d’ordre de Jacques Ndjoli soutenue par deux de ses collègues, la plénière a unanimement voté pour le rejet de la motion de défiance contre Chérubin Okende. Celui-ci conserve donc son porte et voit sa réputation monter au sein de l’opinion tant nationale qu’internationale.
Willy Makumi Motosia
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