
Plus de doute quant à l’organisation des élections en Rdc. En effet, samedi 26 novembre, la CENI a publié le calendrier électoral 2021-2027, avec en pôle position l’organisation des scrutins directs du président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers communaux, le mercredi 20 décembre 2023. Pour une bonne tenue de ces élections, la CENI doit relever les défis de plusieurs ordres. S’ils ne sont pas surmontés, ils peuvent influer négativement sur l’exécution du calendrier électoral. Le premier défi est de nature financière avec d’une part la nécessité de garantir son autonomie financière et donc son indépendance et, d’autre part, le respect des délais de décaissement des fonds des opérations. Les contraintes légales figuraient parmi les risques dégagés lors de la publication de la feuille de route. Le troisième défi de taille est l’insécurité persistante dans certaines parties du territoire national et qui pourrait avoir une incidence sur le bon déroulement des opérations électorales. Bien que la pandémie de Covid-19 semble être sous contrôle, sa persistance ne constitue pas moins une préoccupation sanitaire majeure qui, à côté d’autres épidémies, peuvent avoir des conséquences néfastes sur le déroulement des opérations, en cas de résurgence. Dernier défi à relever par la CENI et non des moindres est celui lié à la logistique des opérations.
Investis 28 mois après la fin du mandat du bureau précédent, l’équipe que dirige Denis Kadima n’a pas considéré ce handicap majeur comme une excuse pour traîner le pas. Elle s’est mise aussitôt au travail en commençant par une analyse objective de la situation générale de notre institution et du contexte électoral.
Le président de la Centrale électorale a cité les actions menées jusque-là , avant de rappeler que lui et son équipe, dès leur prise de fonctions, ont travaillé à améliorer cette perception négative du travail de la CENI et sont inspirés par une nouvelle vision, celle d’« Une CENI de standard mondial qui imprime une culture démocratique pérenne en RDC ».
C’est ainsi que pour conforter sa pérennité, la CENI a procédé à certains investissements. Elle est aujourd’hui propriétaire de son siège national et a acquis à Kinshasa un entrepôt central de près de 26 000 m2.
Des contraintes
Comme il est de coutume, le président de la CENI a profité de la publication du calendrier électoral, pour rappeler les contraintes qui ne retirent rien à la ferme volonté et la détermination des membres de la CENI de tout mettre en œuvre pour organiser les scrutins dans les délais constitutionnels. « La CENI pense être en mesure de surmonter ces défis avec l’aide de toutes les parties prenantes au processus », rassure-t-il.
Le premier défi est de nature financière avec d’une part la nécessité de garantir son autonomie financière et donc son indépendance, et d’autre part, le respect des délais de décaissement des fonds des opérations. Les contraintes légales figuraient parmi les risques dégagés lors de la publication de la feuille de route.
Durant la récente session parlementaire, les deux chambres ont procédé à l’adoption de la loi électorale laquelle, par la suite, a été promulguée par le Président de la République, le 29 juin 2022. Nous apprécions cette promptitude.
À la suite de cette promulgation, la CENI s’est dotée des textes règlementaires et des mesures d’application sur la base de cette nouvelle loi électorale.
Le dispositif juridique sera complet avec la loi portant répartition des sièges sans laquelle la CENI ne saura convoquer l’électorat des différents scrutins prévus dans le présent calendrier.
Le troisième défi de taille est l’insécurité persistante dans certaines parties du territoire national et qui pourrait avoir une incidence sur le bon déroulement des opérations électorales. Il est évident qu’aucune opération ne peut être réalisée à bon escient sans sécurité des électeurs, des compétiteurs, des agents électoraux, du matériel et des sites des opérations.
Bien que la pandémie de Covid-19 semble être sous contrôle, sa persistance ne constitue pas moins une préoccupation sanitaire majeure qui, à côté d’autres épidémies, peuvent avoir des conséquences néfastes sur le déroulement des opérations, en cas de résurgence.
Dernier défi à relever par la CENI et non des moindres est celui lié à la logistique des opérations. En effet, il s’agit précisément de l’inexistence de certaines infrastructures de transport de base telles que les infrastructures routières, aériennes, ferroviaires et fluviales. Faute de temps, la majorité du matériel électoral va être essentiellement acheminés par voie aérienne avec pour conséquence, une augmentation exponentielle des coûts.
Disons que tous les défis ci-dessus énumérés peuvent, s’ils ne sont pas surmontés, influer négativement sur l’exécution du calendrier électoral.
C’est ainsi que la CENI invite solennellement les institutions du pays et les parties prenantes à s’impliquer, avec responsabilité, dans la conduite du processus électoral en cours, afin de garantir son plein aboutissement.
Quid du calendrier proprement dit
Si l’organisation des scrutins directs du président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers communaux est prévue le mercredi 20 décembre 2023, la prestation de serment du président élu va intervenir le 20 janvier 2024. Du 15 janvier au 20 février, ça sera l’installation des bureaux des Assemblées nationales et provinciales (Installation du bureau provisoire, validation de mandats, élection et l’adoption du règlement intérieur). Et le 20 février 2024 interviendra l’élection et installation des bureaux définitifs de l’Assemblée nationale et des Assemblées provinciales. Et ce, pendant que du 19 février au 26 mars 2024, ça sera l’installation des conseils communaux (installation du bureau provisoire, validation de mandats et l’adoption du règlement intérieur).
C’est ici que les observateurs avertis de la scène politique congolaise voudront vivre avant de croire. C’est depuis 2006 que les élections locales n’ont jamais été organisées. Le président Denis Kadima peut-il nous dire qu’il fera l’exception ? Lui qui n’a cessé de multiplier les contraintes, va-t-il cette fois-ci briser la malédiction en organisant ces élections ? Voilà autant de questions qui, au moment venu, auront besoin des réponses, pour rassurer la population.
Jean-Marie Nkambua
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