
Faisant suite aux recommandations du Président de la République faites lors de la 75ème réunion du Conseil des Ministre tenue le 04 novembre 2022, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Décentralisation, Sécurité et Affaires Coutumières a présenté au Conseil le rapport sur la problématique des inondations et autres catastrophes dans la ville de Kinshasa.
En effet, il a été chargé de superviser l’encadrement des Bourgmestres des 24 Communes dans la mise en oeuvre et l’utilisation efficiente des Brigades pérennes d’entretien et d’assainissement, en sus des travaux ponctuels effectués par l’Office des Voiries et Drainage.
C’est dans ce cadre qu’il a présidé, en novembre dernier, une réunion avec les responsables précités en vue d’y travailler. Une Commission ad hoc a été mise en place au terme de cette réunion.
Présidée par le Gouverneur de la ville de Kinshasa, cette Commission a identifié les problèmes ci-après : le débordement ou les crues des cours d’eau, les refoulements des eaux du fleuve vers les affluents (les différentes rivières serpentant la ville), les immondices jonchant certains coins de la ville, l’écoulement des eaux en dehors des ouvrages d’assainissement, la stagnation prolongée des eaux sur la chaussée sans issue, l’ensablement des routes, les érosions, etc.
Ces problèmes ont pour causes : L’Absence régulière des curages des caniveaux, collecteurs et autres ouvrages d’assainissement sans tenir compte des exutoires et des bassins versants ; Le non-respect des normes urbanistiques lors des lotissements et des constructions des bâtisses et autres ouvrages ;
L’occupation anarchique des sites non aedificandi (zones inondables, pentes collinaires et lits des rivières, sur les réseaux de drainage des eaux) ; L’incivisme en matière de salubrité ;
L’exiguïté et la vétusté des réseaux d’assainissement de Kinshasa suite à la démographie galopante de sa population et l’expansion anarchique de la Ville ; La prolifération des marchés pirates le long des artères principales. Pour y faire face, la Commission ad hoc a préconisé ce qui suit :
A court terme : Le curage régulier des différents cours d’eau serpentant la ville, de l’exutoire vers l’amont ; Le curage des ouvrages d’assainissement (caniveaux, collecteurs et autres avaloirs, etc.) ; Le dragage des partis du fleuve en confluence avec les rivières ; L’identification et la démolition des constructions anarchiques sur les lits majeurs et mineurs des rivières ainsi que sur les réseaux d’assainissement ;
Le dégagement de toutes les berges des rivières ; La réglementation d’érection des puits de rétention des eaux usées et de pluies dans toutes les parcelles de la ville de Kinshasa ; La nécessité d’un Arrêté dument signé par le Gouverneur de la Ville de Kinshasa en rapport avec le Plan urbanistique devant sanctionner les autorisations de lotissement et de construction ;
La restauration du corps des métiers des éboueurs ; La mise en place d’une commission permanente des acteurs intersectoriels (Gouvernement central, Hôtel de ville, communes et structures techniques et/ou spécialisées) ;
L’évacuation des marchés pirates le long de grandes artères et la prise de mesures des mesures répressives à l’endroit des commanditaires de ces marchés ; La sensibilisation permanente avec implication des Institutions répressives (Cours et Tribunaux ainsi que leurs dépendants).
A moyen terme : La mise en place d’un programme de curage régulier des rivières et de dragage du fleuve ainsi que la construction en perrés maçonnés des berges et exutoires ; La décentralisation de la direction provinciale de l’OVD par la création de brigades autonomes équipées dans les quatre anciens districts de la ville ; L’installation de filets spécialisés dans les rivières à l’entrée des ouvrages de franchissement (ponts) pour contenir les débris plastiques susceptibles de boucher les lits de rivières et faciliter leur évacuation ; L’élargissement des lits des rivières, collecteurs, caniveaux et égouts rétrécis par les occupations anarchiques.
A long terme : La ré-visitation de la cartographie du réseau de voirie souterraine ; Le renforcement du cadre légal ou réglementaire à l’encontre des contrevenants aux mesures d’assainissement public ; Le redimensionnement du réseau actuel en fonction de la démographie ; La création d’une police d’urbanisme ; La mise en place d’un cadre de gestion durable des déchets et de sensibilisation de la population contre l’insalubrité ; La mise place d’un cadre de la ville en rapport avec la transition écologique (réchauffement climatique). Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce dossier.
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