Dégâts de la pluie diluvienne du 13 décembre 2022 : Un 1er bilan fait état d’environ 100 morts

Moins de douze heures après le drame de la pluie diluvienne qui a endeuillé la ville province de Kinshasa, ce mardi 13 décembre 2022,  avant même le coucher du soleil, le gouvernement a mobilisé tous les moyens pour colmater la coupure sur la nationale n°1. Les ingénieurs sont déjà à pied d’œuvre avec les engins de construction pour réhabiliter la route coupé les quartiers Matadi Kibala et Sans fil dans la commune de Mont-Ngafula au niveau de l’arrêt « En vrac ». Une intervention qui permettra en premier aux véhicules de faibles tonnages de passer, cela  endéans 2 jours. Quant aux véhicules poids lourds, il faudrait attendre un peu plus d’une semaine. Signalons que le dégât humain consécutif à cette colère de la nature  a fauché une centaine de vies selon le recoupement des premiers bilans.

« Après la pluie, le beau temps », a-t-on coutume de dire. Mais  à Kinshasa, après la pluie, c’est lamentations et clameurs. La pluie diluvienne des petites heures matinales de ce mardi 13 décembre 2022, n’a pas dérogé à la règle. Inondations, maisons écroulées, nationale n°1 coupée entre Matadi Kibala et l’arrêt ‘En vrac’ et … des morts, plusieurs dizaines si pas une centaine de morts. Comme pratiquement toutes les artères principales de la ville-province de Kinshasa même la nationale n°1 n’a pas de voies secondaires, ce qui  fait qu’étant coupée en deux, Kinshasa risque l’asphyxie et augure déjà la rupture de l’approvisionnement de Kinshasa quand on sait que la capitale de RDC est principalement approvisionnée par le Kongo».

Pour ce qui est de la rupture de la nationale n°1 et autres écroulement des maisons qui ont frappé particulièrement les quartiers Matadi Kabala, Sans fil, Matadi Mayo et Mitendi dans la commune de Mont-Ngafula, le bilan humain aurait pu être moins lourd si les constructions y avaient été érigées dans les règles de l’urbanisme et par des professionnels.

Il est certes vrai que le non-respect de la réglementation dans la construction des ponts et chaussées, particulièrement la mauvaise canalisation des eaux de pluies est à la base de cette coupure de route, mais les victimes comptabilisées sont plus consécutives aux négligences architecturaux. L’écroulement des murs a ainsi fauché des vies innocentes et certaines sources n’hésitent pas à annoncer la disparition de plusieurs dizaines ou une centaine de personnes dans la partie occidentale de la ville dont à Mont –Ngafula et à Ngaliema. On décompte jusqu’à environ 16 à Pigeon, 9 Kongo, 9 à Djelo Binza, 3 à camp Munganga, 2 à Kimwenza-gare, 2 à Matadi Mayo, 11 à Sans –fil, 4 vers Musangu, 1 à Bumba et 7 dans d’autres quartiers.

La partie orientale n’a pas échappé à la furie de la nature. A Limete  Funa par exemple, les installations de l’Office des voiries et drainages (OVD) ainsi que la station relais de l’Office nationale d’électricité est sous les eaux. Certainement que Ndanu, Mososo et Kingabwa dans la commune de Limete n’ont pas fait exception.

Caroline Pindi Norah, regard d’une architecte sur les victimes de la pluie diluvienne de ce mardi

Comme écrit plus haut,’ les victimes comptabilisées sont plus consécutives aux négligences architecturaux’. « Notre pays a un manque criant d’infrastructures. Il faudrait noter qu’on reconnait le visage d’une ville ou d’un pays par son architecture, la manière dont cette ville ou ce pays est construit. Chez nous, on a un manque criant d’infrastructures, des routes praticables, c’est très difficile de quitter un point A à un point B », a confié la Présidente de l’Association des femmes architectes contactée par votre rédaction.

En effet, ce manque criant d’infrastructures fait que le besoin en logement soit très fort et que n’importe qui puisse s’improviser ‘architecte ou maçon’ et construire des maisons qui ne résistent pas aux intempéries et des morts s’en suivent.  « Chaque année, nos universités sortent  plus de 500 architectes qui peuvent construire des maisons conforment aux normes architecturales. Pourquoi l’Etat ne prend pas en charge ces nouvelles recrues  pour qu’ils soient rodés afin de  répondre justement aux besoins de la population ? Aujourd’hui, l’Ordre national des architectes joue le rôle de la police de la profession, mais ne peut pas évoluer seul sans l’encadrement du pays.  L’ordre a besoin de l’encadrement des autorités », affirme Caroline Pindi Norah la Présidente des femmes architectes du Congo.

Cette brave femme n’a pas manqué de fustiger cette sorte de racisme de nos autorités qui font plus confiance aux étrangers qu’aux ingénieurs formés sur place à l’ex IBTP par exemple,  « pourtant, pendant des longues années, l’IBTP a été la grande écoles qui sortait des architectes pour toute l’Afrique centrale », fustige l’architectes, elle-même produit de l’IBTP.

En  ce jour dans ce drame diluvien de Matadi Kibala, c’est la canalisation de l’eau des pluies construite par des Chinois qui est pointée du doigt dans la rupture du national numéro 1, quant à la mort d’une centaine des citoyens, ce sont les écroulements des murs qui sont à la base. Raison pour laquelle la présidente des femmes architectes du Congo, Caroline Pindi Norah en appelle à l’encadrement du pays, pour les architectes nationaux afin de booster la construction des maisons selon les standards architecturaux et éviter autant des morts gratuits.

Willy Makumi Motosia

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