
Alors que le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi, du haut de la tribune de l’Assemblée générale des Nations-unies, dans un discours dit de vérité, dévoilait la malice du Rwanda face à l’agression dont est victime son pays, un vent soufflait dans l’appareil sécuritaire national. Le lundi 19 septembre 2022, en séjour à Kinshasa depuis plus de deux semaines pour un problème de santé, le Général Philémon Yav Irung qui devait se rendre en Chine pour des soins médicaux, avec une « autorisation de sortie signée par la maison militaire, sur autorisation du Président de la République », l’Auditeur Général des FARDC l’invitera à son Cabinet de travail pour l’auditionner sur un contact téléphonique supposé avec des responsables du mouvement rwandais de M23. Une information qui viendrait, semble-t-il, d’une source attestée par le Conseiller militaire de l’actuel conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, Jean-Claude Bukasa.
Jusque-là , le Général Philémon Yav était l’un des principaux officiers qui travaillaient dans le mécanisme de défense mis en place dans le cadre de l’Etat de siège en Ituri. Selon notre source, « le général Yav a été contacté par les services rwandais pour permettre au M23 de prendre la ville de Goma ».  Il a été accusé par ses collègues d’avoir été contacté pour le compte du Rwanda afin de lever pied et permettre au M23 de passer aisément et prendre la ville. Cette arrestation a été suivie de plusieurs autres personnes parmi ses collaborateurs aussi bien à Goma, à Kinshasa qu’à Kolwezi. Toujours à Kinshasa, le18 septembre 2022, le leader Mai-Mai Jean-Baptiste Kupaku alias Kyandenga, sera lui aussi arrêté, ‘alors qu’il envisageait de perpétrer les massacres des civils dans la ville de Butembo’, et serait à la base de plusieurs attaques contre la population à l’Ouest de la localité d’Erengeti, dans le territoire de de Beni et à Otomabere près de la province de l’Ituri, à en croire le medias en ligne ‘actualité.cd’. Son arrestation aux côtés des dix autres combattants, intervient au même moment que des interpellations et arrestations en cascades non seulement des haut gradés de l’armée, mais également des responsables de sécurité.
Pendant que l’on parlait de l’arrestation du Général Yav, selon des sources militaires proches des FARDC, les attaques du mois de juillet 2022 contre la MONUSCO à Butembo étaient organisées et soutenus par le groupe Maï-Maï Kyandenga. Ces manifestations contre la mission onusienne  ont fait trois victimes parmi les membres de la MONUSCO et 10 civiles tués à Butembo le mardi 26 juillet 2022.
Si dans son discours ferme à la tribune des Nations –unies le chef de l’Etat a affirmé que « l’implication du Rwanda dans l’insécurité au Congo n’est plus discutable, ses points focaux au sein des FARDC et dans l’appareil sécuritaire national méritent d’être clairement identifiés. La mise en place des stratégies politiques et sécuritaires intérieures adéquates accompagnant  l’offensive diplomatique actuelle sont une nécessité.
Le vers rongeurs dans la graine
Bien que le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi rappelle toujours son crédo « d’ériger des ponts plutôt que des murs », il importe que ses ponts ne deviennent pas des passerelles des collabos en faveur de l’agresseur. Ayant clairement identifié le véritable  manipulateur que sont les multinationales, la RDC devait arrêter  des stratégies politiques et sécuritaires adéquates pour arrêter ce jeu de cache-cache diplomatique des anglo-saxons battant pavillons rwandais.
Pendant que les réseaux sociaux s’emballent sous  les diversions des ‘fakemakers’, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas réellement les stratégies politiques et sécuritaires du prédateur. Déjà , dans les réseaux sociaux, on observe une sorte de ping-pong entre les pros et antis Yav, alors que le dossier est en instruction. Selon Jules Shamavu, qui se présente comme Officier des renseignements et Chroniqueurs stratégique, « il n’y a, dans le dossier Yav : ni complot, ni haute trahison et ni tentative de coup d’Etat », mais il indexe plutôt  les médias occidentaux « manipulés par les services secrets rwandais ». Selon lui, il s’agit plutôt d’un montage destiné à écarter le Général Philémon de ses responsabilités de nouveau Chef et commandant des opérations militaires à l’Est du Congo, parce que sa présence gêne les Rwandais. « Outre la manipulation rwando-ougandaise, le Général Yav fait beaucoup peur à ses collègues et aux faucons flatteurs qui voient en lui un concurrent de taille qu’il faut, à tout prix, écarter», affirme Jules Shamavu, convaincu que l’on est ici en face d’une guerre de clans, instrumentalisée par les services secrets rwandais et ougandais, et que le Président de la République doit faire très attention.
 A chaque rumeur il y a un peu de vrai, en outre une vérité émerge : Il a des ramifications des services de renseignement  du Rwanda, de l’Ouganda et des multinationales,  à l’intérieur de l’appareil sécuritaire congolais qu’il faut des stratégies politiques et sécuritaires adéquates pour éradiquer ce système de prédation.
Willy Makumi Motosia
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