Devant André Flahaut, Dr Jean- Jacques Mbungani plaide pour l’accès au financement auprès des bailleurs de fonds

Partenaire historique de la République Démocratique du Congo, le Royaume de Belgique  renoue sa coopération bilatérale avec Kinshasa dans plusieurs secteurs vitaux.

En séjour dans la capitale congolaise, une forte délégation belge dont en sa tête, André Flahaut, ministre d’Etat, député fédéral et vice-président de la Chambre des représentants ainsi que parlementaires et partenaires  belges a été reçue, ce 4 novembre 2021, à l’hôtel du gouvernement par le Ministre de la Santé, Hygiène et Prévention, Dr Jean- Jacques Mbungani Mbanda.

Au cours de leur échange, le Ministre congolais de la santé a fait l’économie de la situation sanitaire en RDC.  En toute lucidité et transparence, Dr Mbungani a surtout répondu à toutes préoccupations de la délégation belge.

L’occasion était propice pour le Ministre de la santé d’expliquer les grands axes de la politique gouvernementale de son pays en matière de santé. Il s’agit d’un engagement du gouvernement dont la quintessence porte  sur la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle  et la lutte efficace contre les épidémies et les endémies. A cela s’ajoute : la réhabilitation des infrastructures médicales et leur rééquipement, l’accroissance de 50% du taux d’approvisionnement en médicaments dans les hôpitaux publics. La redynamisation du secteur informel pour la création du mutuel de santé qui va faciliter l’offre des soins de qualité à tous.  La loi sur la création de Fonds de solidarité Santé qui n’a pas encore été mise en application.

Devant ses visiteurs, le Ministre  Mbungani a souligné que l’objectif du gouvernement est de ramener  le service de santé à la base, c’est-à-dire auprès de personnes vulnérables. Il a également mis un accent sur la gestion des ressources humaines et la remise à niveau des professionnels de santé à travers les formations.

« (…) L’engagement est là.  Pour le moment, cette politique sanitaire ne peut être exécutée qu’avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Mais, avec la détermination du Chef de l’Etat,  le but de la RDC  est de ne pas rester dans l’assistanat. Il faudra qu’à la longue le  pays soit capable de se prendre en charge  surtout dans le secteur de la santé », a martelé Dr  Mbungani

Le dossier des médicaments frelatés a été aussi évoqué lors de ces échanges entre le numéro Un de la santé et les parlementaires belges.

Sur cette question, le Ministre congolais  a annoncé que la RDC est dans le processus de la mise en place de l’agence Brigage des médicaments dont la mission  consisterait de contrôler le secteur pharmaceutique et les produits contrefaits sur le marché.

La mise en œuvre de la santé numérique a été aussi l’un des sujets importants que l’autorité sanitaire congolaise a partagé avec le Ministre d’Etat et Vice-président du Parlement Belge et sa suite. « Nous sommes très avancés dans le processus  de la santé numérique qui va permettre au pays d’avoir une cartographie bien définie du système  sanitaire en RDC », a-t-il renchéri.

L’évolution de la pandémie à COVID-19 en RDC a été le point culminent de cet échange. A cet effet, le Ministre Mbungani a fait savoir que son pays est résolument engagé dans la lutte contre  le coronavirus sur toute l’étendue nationale, malgré plusieurs défis à relever.

« A travers le ministère de la santé, la RDC ne ménage aucun effort pour y faire face grâce au vaccin dont nous nous sommes engagés depuis le 19 avril 2021. Le pays dispose, à ce jour, plusieurs types de vaccin qui permettent à la population de choisir librement ce qui lui convient.  Plus de 100 mille personnes ont déjà pris leur première dose et près de 40 mille en ont pris  deux. En termes de sensibilisation pour la campagne de vaccination, la RDC a intérêt de vulgariser, en s’appuyant sur les relais communautaires tels que les influenceurs, les parlementaires, les artistes, les chefs et leaders religieux ainsi que les autorités traditionnelles », a précisé le patron de la santé publique.

Cette rencontre a été également une aubaine  pour le Ministre Mbungani de renseigner ses  interlocuteurs sur le faible budget alloué pour le secteur de la santé en RDC qui est d’un montant de 400 millions de dollars par AN.

«Depuis mon arrivée à la tête de ce ministère,  je fais de plaidoyer pour que  ce budget annuel augmente même de 11 à 12% afin de permettre  au pays de mieux organiser et moderniser  son système sanitaire et répondre à la prise en charge de la population », a-t-il soutenu.

Le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prevention a également plaidé pour l’accès au financement auprès des bailleurs de fonds et aux organismes  internationaux où les machines sont quasiment lourdes et ne facilitent pas le pays à réaliser certains projets sanitaires pour répondre efficacement aux besoins de la population.

Il faut signaler que cette mission belge à Kinshasa s’inscrit dans le cadre du renforcement de la diplomatie parlementaire entre les deux Etats. Elle  tourne  essentiellement autour de relations bilatérales qui doivent être réchauffées, le crédit carbone, le climat des affaires, la santé  et le travail parlementaire.

Actualiser le partenariat Belgique-Rdc

Pour le Chef de la délégation belge, il est toujours rationnel d’actualiser le partenariat Belgique –RDC dans lequel l’accent est mis aujourd’hui à la thématique santé.

« La Santé est un élément fondamental comme l’éducation. Elle est à la base de tout. Elle nous unit automatiquement à cause COVID-19 », a déclaré André Flahaut.  Et de poursuivre : la question sur le développement du mutuel   de la santé en RDC est un axe  important  sur lequel le gouvernement  peut bénéficier du soutien de la coopération entre la Belgique et la RDC.

«Cette visite d’information nous a permis d’entendre de la voix du Ministre congolais de la Santé et ses collaborateurs les travaux qui sont fait et le plans qui sont envisagés pour finalement s’attaquer non seulement  à la pandémie  mais aussi de comprendre aussi la vision globale sur l’organisation du système de santé en RDC ainsi que la politique de prévention et la couverture santé universelle », a souligné André  Flahaut.

La délégation était attentive de décortiquer toute une  série des projets qui ont été énoncés par le Président de la République, Félix Tshisekedi dont l’occasion est maintenant ici de trouver les artisans de la mise en œuvre de sa  politique sanitaire.

« (…) Tout cela  semble être la première de  priorité de la santé. Notamment sur la santé pour les enfants et pour les femmes, la prévention. L’idéal est de travailler et développer des activités de manière stratégique.  Le constat est que les choses sont prises en main. Nous avons compris l’importance d’intervenir et d’être partenaire et venir en support pour répondre en urgence et  non pour imposer notre modèle. On était  pendant plusieurs moments en pause pendant que  l’urgence est là. Ici, je crois qu’on répond en urgence », a déclaré André Flahaut.

Par ailleurs, le Ministre d’Etat belge a surtout soutenu les échanges d’expérience entre  Kinshasa et Bruxelles en terme de formations et d’examen de législations qui existent peut-être dans les deux pays, par exemple en matière de contrôle pour les médicaments et les mutuels de santé.

«Oui, c’est vrai qu’en Belgique, le mutuel a été créé, après la deuxième guerre mondiale.  Mais, sans nul doute dans la logique, nous pouvons tirer ce qui est bon  ensemble   afin  de ne pas faire les erreurs compromettantes », a-t-il conclu.