Devant l’agression rwandaise: Muyaya lance un appel à l’unité

Devant la presse, Patrick Muyaya affirme que la volonté du Rwanda, c’est de faire la guerre de façon permanente à la Rdc, pour ainsi neutraliser tous les efforts de développement. Et pourtant, pendant près de 25 ans, le Rwanda s’est construit sur les valeurs du Congo, s’est doté d’un réseau de trafic illicite qu’il veut toujours entretenir, pour soutenir son économie. Ilo transparait que le Rwanda n’est pas intéressé à faire les affaires de manière transparente. Qu’à cela ne tienne, ce qui unit les Congolais, c’est la patrie. Et Kagame doit comprendre que le Congo n’admettra jamais qu’un seul centimètre de son territoire lui soit retiré.

M.Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias a organisé ce lundi un Briefing presse, une occasion pour lui de passer en revue la situation sécuritaire du moment. Il est revenu sur les mesures prises par le Conseil supérieur de la défense le weekend dernier, avant de saluer l’expulsion de Vincent Karega, l’ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa.

Si des mesures de restrictions sont prévues à la frontière avec le Rwanda, une mission gouvernementale arrive ce mardi à Goma, pour apporter assistance aux compatriotes qui ont fui les tueries barbares des terroristes du M23 appuyés par le Rwanda. Et ce, lorsqu’on sait que le M23 s’est livré à un autre crime contre l’humanité, en attaquant un camp des réfugiés.

Avant la traditionnelle séance de questions-réponses, Patrick Muyaya a rappelé que l’offensive actuelle des terroristes du M23 appuyés par le Rwanda, est une réponse à la réplique de la Rdc où le Rwanda, dans sa logique de mensonge, se permet d’affirmer que les FARDC collaboreraient avec les FDLR et qu’il y avait une chasse à la sorcière au sujet des rwandophones. « Nous dénonçons cette attitude belliqueuse de Kigali à laquelle les Fardc répondront jusqu’au sacrifice suprême », affirme-t-il.

Départ de Karega par le beach, complicité de certains FARDC et de l’Ouganda

Revenant sur le cas Vincent Karega qui a choisi le beach Ngobila pour retourner chez lui, Muyaya pense qu’il aurait pu choisir n’importe quelle sortie. Selon lui, un ambassadeur est assuré de maintenir le rapport entre les deux États. Si on l’avait gardé jusque-là, c’est parce que le président de la République voulait garder une fenêtre pour avoir un espace de discussion.

Y-a-t-il complicité de certains généraux FARDC et de l’Ouganda ? Au regard de l’évolution de la situation sécuritaire, Muyaya constate que la volonté du Rwanda, c’est de faire la guerre de façon permanente au pays. Et pourtant, pendant 25 ans, le Rwanda s’est construit sur les valeurs du Congo. « Il y a un réseau de trafic qu’ils ont toujours voulu entretenir, pour soutenir leur économie. Ça ne les intéresse pas de faire les affaires de manière transparente. Même si le président de la République va s’exprimer, il y a un point commun qui nous réunit, c’est la patrie », dit-il, avant d’ajouter que je n’ai pas entendu des voix discordante quant à ce.

Il reste convaincu que la reconstruction de la Rdc aura un effet contagieux sur la région. On peut comprendre que les calculs stratégiques, c’est de penser que le Congo doit rester faible. Ce qui nous est de plus précieux, c’est le Congo. C’est en lançant un message d’unité que nous pouvons démontrer que nous sommes nous-mêmes déterminés pour assurer notre sécurité. Cette fois-ci, le moment est venu de nous lever pour dire non à cette situation qui plombe nos finances publiques.

Il en a profité pour expliquer qu’à cause de la guerre, les dépenses militaires ont accru 10 fois plus, empêchant donc au Gouvernement d’allouer cette somme d’argent dans les investissements, susceptible de changer le vécu quotidien de la population. En nommant un nouveau commandement par le chef de l’Etat, il y a forcément les intérêts qui sont perturbés. Quand il y a chute des localités, il y a des responsabilités qui doivent être établies. « Nous avons appris qu’il y aurait des implications de l’armée ougandaise. Nous réunissons les infos et nous vous dirons quoi le moment venu », tranche-t-il.

Qu’est-ce qui change avec le départ de Karega, quid du contrat d’armement signé avec les Russes, corrélation entre la guerre et l’exploitation des blocs pétroliers ? 

Ici, Muyaya a d’abord condamné la duplicité de la communauté internationale, à travers le Secrétaire général de l’ONU qui a du mal à reconnaître que c’est le Rwanda qui combat et non les M23. « Il y a beaucoup de manipulations et la situation opérationnelle est très dynamique. Voilà pourquoi, pour les informations qui viennent du front, il faut avoir un certain recul. Au niveau de l’armée, il y a des questions qui se posent et qui sont du ressort de la justice militaire ».

Y-a-t-il réellement un accord d’achat d’armes ? Patrick Muyaya a été plus que ferme : « Il n’y a rien à nier, parce qu’il n’y a aucun accord qui a été signé ». Et d’ajouter, il y a eu des contacts à l’époque avec une société russe qui voulait fournir des services à la Rdc. C’était à l’époque où il n’y avait pas de guerre avec l’Ukraine. A Londres où le chef de l’Etat a été invité, il a été plus que clair. Il a dit qu’on ne va recourir à une milice pour résoudre le problème des milices.

Il a insisté pour dire que notre défense ne peut être assurée que par nous-mêmes. Surtout que tout ce qui a été fait avec différents brassages et mixages, n’était pas de nature à solidifier notre armée. Il a quand même reconnu qu’il y a un problème d’effectif de l’armée et c’est la raison pour laquelle il sera procédé au recrutement de 18.000 militaires Fardc et 6.000 policiers. Tout ce qui se passe à l’Est, avoue-t-il, c’est pour nous empêcher de préparer notre puissance de feu. Muyaya reste convaincu que grâce à la stratégie mise en place, nous allons assurer la montée de notre armée. On défend la patrie même avec son micro, interpelle-t-il les journalistes.

Y-a-t-il un lien entre la guerre et l’exploitation des blocs pétroliers ? Muyaya rétorque que nous devons être en mesure d’assurer la défense de notre territoire. « Cette expérience doit nous conforter à l’idée que nous devons prendre conscience. Nous avons les potentiels, donnons-nous les moyens pour la préservation de nos richesses. Lorsque vous êtes dans un contexte où le pays doit être défendu, vous vous donnez toutes les chances. Il faut avoir le recul par rapport au dynamisme de la situation sur le terrain », dit-il.

Jean-Marie Nkambua

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