Devant les élus du peuple : Sama Lukonde plus que convaincant

Après les réponses pertinentes et convaincantes du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, la majorité confortable des élus nationaux a jugé recevable la loi de finances de l’exercice 2023, présentée le 28 octobre dernier. L’ECOFIN a un délai de 15 jours  pour toiletter le texte avec le concours des autres députés intéressés, ainsi que les ministres et services publics concernés par des questions particulières de la commission. Devant les ennemis qui usent de moyens les plus vils et les plus sournois pour tuer, violer, massacrer pour atteindre leurs objectifs maléfiques, en bafouant totalement les principes sacrés du droit international et du droit international humanitaire, Sama Lukonde affirme que la Rdc répliquera et usera de tous les moyens de défense que lui offrent les normes internationales pour les mettre hors d’état de nuire et ramener la paix sur toute l’étendue du territoire national.

A l’ouverture de la séance, une minute de silence a été observée en mémoire des victimes d’atrocités de M23 à Rutshuru, notamment. C’était aussi l’occasion pour le Premier ministre de promettre à la nation une réponse et des moyens appropriés pour rétablir l’intégrité territoriale. « Le salut du peuple est la loi suprême », a-t-il déclaré.

Il a résumé sa réponse en quatre thématiques, à savoir : les préoccupations générales, les questions sur les recettes de l’Etat, les questions sur les dépenses, la sécurité ainsi que le projet de développement de 145 territoires financés dans le cadre du budget 2023.

Abordant les préoccupations générales, Sama Lukonde a promis des efforts pour stabiliser et contenir la dépréciation de la monnaie nationale dans les proportions acceptables pour ne pas perturber le cadre macroéconomiques. « L’objectif pour le Gouvernement est de continuer à garantir la stabilité du cadre macroéconomique et, par ricochet, de contenir la dépréciation de la monnaie nationale », dit-il.

S’agissant de l’exclusivité du petit commerce aujourd’hui ouvert aux expatriés au détriment des nationaux, il a promis un projet de loi du gouvernement pour protéger et garantir l’exclusivité nationale, avec notamment un accès facile au crédit grâce, a-t-il indiqué, à  la prochaine création d’une banque de crédits, avec un capital majoritairement congolais.

« En ce qui concerne la préoccupation relative à l’accès au crédit bancaire par les Nationaux, votre Gouvernement vous informe que celle-ci trouvera solution, non seulement dans le cadre de la création prochaine de la Banque nationale de Développement, mais aussi dans celui de l’encouragement tous azimuts du patronat public à créer à son initiative une banque à capitaux congolais, tel que décidé lors de la 73ème réunion du conseil des Ministres du 14 octobre 2022 », rassure Sama Lukonde.

Une nouvelle société industrielle et rentable pour remplacer la MIBA

En ce qui concerne la relance de la MIBA, allant au-delà de la demande d’une subvention de 20 millions de dollars exprimée par beaucoup d’intervenants, le gouvernement se propose de créer une nouvelle société industrielle et rentable, avec un coût global de 160 millions USD.  Un premier acompte de 30 millions est prévu dans le cadre du budget 2023.

Justifiant l’augmentation des recettes publiques et l’accroissement de 35% du budget par rapport à l’exercice 2022, il a reconnu l’apport du secteur minier et le contrôle accru de l’IGF, sans oublier l’apport des régies financières dans leur effort de numérisation ainsi que d’autres réformes en cours.

Aux députés qui ont critiqué les ressources affectées à l’armée (pour faire face aux défis sécuritaires et de défense de l’intégrité territoriale), aux élections et à la jeunesse, Jean-Michel Sama Lukonde a annoncé un accroissement significatif des ressources à ces secteurs pour, notamment, rationaliser les ressources humaines, améliorer les infrastructures et les équipements des services de défense et de sécurité.

« Concernant les ressources affectées à l’Armée et à l’amélioration des conditions des militaires, il y a lieu de noter que le Gouvernement a affecté 1.830,2 milliards de FC à ce secteur, qui représentent 6,5% du budget général et un accroissement de 55% par rapport au budget 2022. Ce montant permettra la mise en œuvre  à partir de 2023 de la Loi de programmation militaire qui comprend entre autres la rationalisation de la gestion des ressources humaines, les formations et entraînements, les opérations, les équipements, les infrastructures et la production militaires », indique-t-il.

Dans la rubrique élections, il a fait part d’un premier apport de 500 millions USD déjà versés à la Ceni, et a promis, dans le cadre de cette loi de finances, un autre  versement de 400 millions USD pour l’organisation d’élections dans le délai.

Il est également prévu des allocations importantes pour la poursuite de l’amélioration des conditions des fonctionnaires (y compris la mécanisation de nouvelles unités), ainsi que l’encadrement de la jeunesse avec la construction d’infrastructures sportives à travers le pays.  D’autre part, le Fonds de promotion de la santé en gestation va s’occuper de la construction  des infrastructures de santé à travers le pays.

Médecins et professeurs : le gouvernement honorera ses engagements

Le Premier ministre a donné la position du Gouvernement dans l’application des protocoles d’accords signés avec les différents bancs syndicaux de l’Administration publique face aux recommandations du FMI en matière des dépenses de rémunération. « A ce propos, tout en respectant le Programme conclu avec cette institution financière internationale ainsi que les différents protocoles d’accords avec les bancs syndicaux, votre Gouvernement s’emploie et s’emploiera à honorer tous ses engagements de manière à préserver l’équilibre dans les limites fixées pour cette rubrique dans le mémorandum des politiques économiques et financières », souligne-t-il.

En attendant, le projet de 145 territoires, dont la mise en œuvre a débuté, le gouvernement va déjà jeter les bases de la construction et la modernisation d’infrastructures de base des ETD et booster le développement du pays depuis la base, avec un financement de 10 millions de dollars par territoire. L’apport des agences d’exécution de grande expérience, comme le PNUD, BCECO, a été sollicité pour éviter l’amateurisme et d’autres pratiques répressives.

Au moins 30% du décaissement a été déjà fait, notamment pour ouvrir 38.000 km de routes de desserte agricole à travers le pays et permettre l’inter connectivité des peuples et des ETD.

En vue d’éviter les erreurs du passé, le Gouvernement veille au respect des préalables suivants, avant le démarrage des travaux. Il s’agit de la localisation physique des lieux des travaux ; la réalisation de toutes les études préalables à l’exécution des travaux, à savoir la préparation des plans-types, les études de faisabilité et la préparation des cahiers de charges ; le bouclage du financement intégral de la phase concernée ; la passation des marchés conformément aux lois et règlements en vigueur  et le déploiement des entreprises et l’exécution des travaux sur terrain.

Le gouvernement, a conclu le Premier ministre, compte sur l’implication des députés nationaux pour la réussite tous les projets qui seront exécutés dans le cadre de cette loi tant dans la collecte que l’usage des ressources.

Jean-Marie Nkambua

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