
Dans son dernier rapport sur le Sahara, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a mis en garde contre la grave crise humanitaire qui sévit dans les camps de Tindouf, en Algérie. A cause des détournements de fonds par la milice du polisario, des milliers de personnes vivent dans des conditions déplorables.
L’ONU a mis en garde contre la détérioration des conditions de vie causées par l’insécurité alimentaire et la situation critique des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf.
Le Secrétaire général des Nations unies a en ce sens souligné une « tendance alarmante à la malnutrition », rappelant les coupes sévères, allant jusqu’à 80 %, dans les rations alimentaires destinées aux réfugiés sahraouis dans les camps.
« Les réfugiés sont exposés à une insécurité alimentaire et à une malnutrition graves », note le rapport. Pourtant les aides humanitaires internationales, de plusieurs pays européens, affluent en Algérie à destination des camps de Tindouf
Mais les actions de la milice du Polisario, en particulier celles qui entravent le travail de la mission de maintien de la paix, ne permettent pas de connaitre tous les tenants et aboutissants de cette affaire. L’Algérie, également partie, contribue à entretenir ce black-out sur la situation des droits de l’homme.
L’ONU a également identifié les soins de santé, l’éducation, l’énergie et le logement comme des défis à relever dans les camps de Tindouf, même si plusieurs agences onusiennes sont sur place. Mais l’Algérie évite d’améliorer les conditions de vie de ces personnes, qui auraient pu avoir accès à des logements décents en 50 ans.
La grave crise alimentaire actuelle est essentiellement liée au détournement de l’aide humanitaire destinée aux camps.
L’OLAF, l’agence anti-fraude de la Commission européenne, avait déjà dénoncé cette corruption dans un rapport déjà en 2015. L’institution avait accusé le Polisario d’être directement impliqué dans le détournement de l’aide humanitaire depuis 2003. Selon Bruxelles, l’aide envoyée a été vendue en Algérie, en Mauritanie et au Mali.
En 2020, la Commission du développement (DEVE) du Parlement européen s’était saisie de cette affaire de détournement de l’aide humanitaire. A cet égard, l’eurodéputée Dominique Bilde avait réclamé une enquête sur cette fraude.
« Une partie de l’aide humanitaire serait revendue pour aider à l’achat d’équipement militaire, comme, pour ne citer que ça, des chars d’assaut et des missiles et le nombre des réfugiés serait largement surévalué afin de capter davantage de subsides », a-t-elle affirmé, avant de poursuivre que « l’Algérie, qui s’est toujours refusée à un recensement des réfugiés malgré les demandes répétées de l’ONU prélèverait une taxe de 5% sur cette aide ».
Nombre de rapports ont également dénoncé à plusieurs reprises la situation des droits de l’homme, en particulier les violations commises par le polisario, telles que l’absence de liberté d’expression et l’enrôlement d’enfants soldats.
Des organisations et institutions internationales ont également lancé un appel à l’aide pour les enfants de Tindouf « devenus » soldats. Ils sont transformés « en robots à tuer et en machines à répandre la violence et la haine », a déclaré jeudi, la présidente de l’Internationale des femmes démocrates chrétiennes, Anna María Stame, devant la quatrième commission de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Sous le hashtag #Save_The_Children_of_Tindouf, des milliers d’internautes ont appelé la communauté internationale à agir et à protéger les droits des enfants réfugiés. Anna María Stame s’est insurgée contre les méthodes de recrutement des enfants par le polisario et les entraînements militaires qu’ils subissent « que même les adultes ne peuvent supporter ».
« Après une simple recherche sur Internet, j’ai personnellement découvert l’horreur subie par ces enfants qui peinent à manier des armes plus grosses et plus lourdes que leur taille, face à des instructeurs impitoyables qui trouvent du plaisir à les faire souffrir, comme s’ils étaient de vrais soldats adultes », a-t-elle ajouté à l’adresse de l’Assemblée générale de l’ONU.
Les séparatistes « ont continué à maltraiter ces enfants-soldats dans leurs camps d’entraînement. Pire encore, ils n’hésitent pas à les exposer devant leurs invités étrangers », s’est-elle indignée, soulignant que cela bafoue le droit international et les droits de l’enfant.
Alors que cette affaire a été portée devant plusieurs organisations internationales, dont le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève, « ni cet arsenal de lois contraignantes, ni un minimum d’éthique dont tout être humain est censé être doté, n’ont pu éveiller la conscience morte des criminels qui font la loi dans les camps algériens de Tindouf », a déploré l’Eurodéputée.
« En plus d’un entraînement militaire pénible, ces enfants sont soumis à un endoctrinement idéologique basé sur la radicalisation, la glorification de la violence, la haine de l’Occident et surtout du Maroc », a-t-elle encore dénoncé.
Le Maroc a alerté à plusieurs reprises la communauté internationale à ce sujet. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réitéré cette préoccupation en avril.
« L’endoctrinement et le recrutement d’enfants par les milices armées du polisario constituent un crime inhumain et un déni des droits fondamentaux des enfants recrutés, ainsi qu’une violation flagrante des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité à ce sujet », a souligné le chef de la diplomatie marocaine.
L’ambassadeur Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, milite constamment pour la lutte contre les enfants soldat. Il avait d’ailleurs exposé des photos d’enfants recrutés pour devenir des soldats du polisario. « Ce sont les mêmes tactiques utilisées par les groupes terroristes tels qu’Al Qaida », avait souligné le diplomate.
Leave a Comment