
Dans un échange avec le média en ligne www.lequotidien.cd, M. Florimond Muteba, PCA de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), ne comprend pas pourquoi un député national peut toucher 21.000 dollars. Il condamne cette gabegie financière et paraphrase l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Bagbo qui disait qu’ « en politique, on ne vient pas s’enrichir, mais servir ».
Dans un échange avec le site internet www.quotidien.cd, Florimond Muteba, PCA de l’ODEP, s’agissant de la dénonciation de Martin Fayulu concernant les émoluments payés aux députés nationaux, il souligne que toutes les tendances vont vers la même conclusion. « C’est-à -dire qu’à partir de janvier de cette année, il y a les choses qui ont changé. Par rapport aux émoluments des députés. Beaucoup affirment que la base serait autour de 16 millions de Francs congolais, soit 8.000 dollars us) et que les primes et autres qu’ils perçoivent, ils arrivent à ce que dit Martin Fayulu et que Sesanga confirme », dit-il.
Le prof Florimond Muteba poursuit que dans lans la loi de finances, on prévoit pour les institutions, de même pour certains ministères, les frais de recherche et les fonds spéciaux d’intervention. Lorsque nous avons fait le rapport de gestion de la loi de finances 2021, explique-t-il, ces genres des lignes budgétaires étaient largement en dépassement (400% à 500$) et nous comprenons pourquoi, parce que c’est de là que viennent toutes ces primes.
Pour nous, pense-t-il, ce que dit Martin Fayulu est vrai et c’est pratiquement ce qui se passe et nous pensons que ce n’est pas une bonne chose. Il faut réduire le train de vie de l’Etat. Imaginons 21.000 $ pour un député, c’est de l’argent gaspillé pour des individus qui aurait dû servir d’améliorer les conditions de vie de la population. Entre-temps, comment vit le policier ? C’est quel genre de classe politique ? Honte à eux ! Qu’il crée les entreprises s’ils veulent avoir de l’argent ! On n’entre pas en politique pour s’enrichir, mais pour servir.
On doit donner au député national quelque chose pour lui permettre de bien vivre. Mais ici on crée des partis politiques comme des petits pains. « Que l’on mettre les conditions pour aller entreprendre, au lieu de chercher ailleurs les investisseurs. Qu’on crée des structures de financement des investissements à la portée de ceux qui veulent créer les entreprises au lieu d’étouffer les finances de l’Etat », fulmine-t-il de colère.
C’est ici que le PCA de l’ODEP a cité l’exemple de Macron, le président français qui percevrait un  salaire brut de 13.000  Euros et qu’après défalcation de plusieurs charges, il lui reste 8.000 Euros. Il s’agit d’un président d’une République riche, parmi les premières puissances du monde, qui arrive à peine à 8.000 dollars.
L’ODEP condamne avec la dernière énergie ce genre de gabegie financière et de dérive de corruption. « On les corrompt pour que la majorité reste soudée grâce à l’argent et non des idées. Parce que les gens doivent être ensemble par rapport à un projet politique et ce projet politique, nous ne le voyons toujours pas », affirme M. Florimond Muteba, avant de se demander, quelle est la vision de ceux qui veulent garder le pouvoir éternellement ?
A l’en croire, si la vision c’est inonder les députés des dollars pour qu’ils puissent garder le silence, c’est malheureux. Les gens devraient être réunis autour d’une évolution culturelle, d’une industrialisation bien comprise, d’une agriculture qui se développe dans une vision de durabilité, de santé pour tous. Au lieu d’être rassemblée autour d’une vision de développement et de l’émergence du Congo, les gens sont rassemblés par la corruption.
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