
Les ministres de l’Environnement de 54 pays africains se sont engagés à lutter contre le changement climatique, la perte de la nature, la pollution et les déchets, y compris l’élimination des décharges à ciel ouvert et du brûlage des déchets. Ils l’ont fait savoir à l’issue de la 18e session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), tenue du 12 au 16 septembre derniers à Dakar au Sénégal.
Tenue sous le thème : « Assurer le bien-être des populations et garantir un environnement durable en Afrique« , la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement a accouché d’un certains nombres d’engagements pris par les participants afin d’assurer un environnement sain au continent.
Et parmi ces engagements pris contre la pollution, les ministres ont décidé d’éliminer les décharges à ciel ouvert et le brûlage des déchets en Afrique et à promouvoir l’utilisation des déchets comme ressource pour la création de valeur et d’emplois.
Les ministres se sont aussi engagés à renforcer la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement et à la rendre plus efficace, notamment en appuyant la collaboration avec les ministres africains des finances et de la planification économique.
Ils ont appelé les partenaires du développement à soutenir les pays africains pour mieux surveiller et réduire les émissions de méthane et de carbone noir associées aux déchets. Aussi, à améliorer la sensibilisation aux risques que la résistance aux antimicrobiens fait peser sur la santé humaine et le développement durable en Afrique.
Les participants ont également appelé à une action urgente et collective pour prévenir et minimiser les impacts négatifs de la résistance aux antimicrobiens.
S’exprimant à cet effet, le président de la CMAE et ministre de l’Environnement et du Développement durable du Sénégal, M. Abdou Karim Sall, a souligné le contexte de crise régionale sanitaire, alimentaire, énergétique et financière dans lequel s’est tenue cette session.
« Nous reconnaissons le rôle crucial que joue la CMAE dans la conduite et la défense des positions et des intérêts de l’Afrique dans les domaines de l’environnement et du développement durable, à tous les niveaux, y compris par sa participation active aux négociations mondiales sur les Accords Multilatéraux sur l’Environnement. Nous devons renforcer le rôle de la CMAE en tant que plateforme de mise en œuvre. », a déclaré la Présidente de la Sixième Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement, Ministre de la Transition Energétique et du Développement Durable du Maroc, Laila Benali.
John Kerry, l’envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat, qui a participé à la conférence, a fait savoir à l’assistance que le défi est trop grand pour qu’une nation, ou un groupe de nations, le résolve seule. Pour lui, il faut œuvrer ensemble, en tant que secteur privé, société civile, gouvernements, et groupes tribaux et indigènes, pour gagner la bataille.
« Les décisions de la CMAE ont fourni une feuille de route que le continent peut maintenant utiliser pour tracer une nouvelle voie, une voie qui stimule le bien-être humain et assure la durabilité environnementale pour les générations à venir », a déclaré Ligia Noronha, sous-secrétaire générale des Nations unies représentant le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), soulignant la nécessité de la mise en œuvre de cette feuille de route maintenant. Car, elle estime qu’il est temps de transformer la CMAE d’un organe de décision en une plateforme d’action et de mise en œuvre.
Une interpellation qui trouve tout son sens et devra révolutionner les politiques environnementales en Afrique.
Par ailleurs, les participants ont fait une projection sur la conférence des Nations unies sur le climat (COP27) qui se tiendra du 6 au 18 novembre à Sharm el Sheikh, en Égypte. Et pour cela, ils ont souligné la nécessité de reconnaître les besoins et les circonstances particulières de l’Afrique dans le cadre de l’Accord de Paris.
A cet effet, les ministres ont mis le vœu de voir les pays développés de respecter les engagements financiers promis et lors de la COP27, de fixer un nouvel objectif ambitieux pour 2025, incluant les pertes et dommages ainsi qu’un cadre de financement de la transition juste pour soutenir les pays en développement. Aussi de soutenir les pays africains pour qu’ils abandonnent les modèles de développement à forte intensité de combustibles fossiles tout en améliorant l’accès à l’énergie.
De même pour la conférence des Nations unies sur la diversité biologique (UNCBD-COP15) qui se tiendra du 7 au 17 décembre 2022 à Montréal, au Canada. Les ministres ont réaffirmé ici que le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 doit inclure une solution pour le partage des avantages découlant de l’utilisation des informations sur les séquences numériques des ressources génétiques.
Soulignons que la reprise de la 18e session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), tenue à Dakar fait suite à la première partie de la conférence de l’année dernière, qui s’était tenue virtuellement en raison de la pandémie de COVID-19.
La CMAE a été créée en décembre 1985, à la suite d’une conférence des ministres africains de l’environnement tenue au Caire, en Égypte. Elle a pour mandat de plaider en faveur de la protection de l’environnement en Afrique, de veiller à ce que les besoins humains fondamentaux soient satisfaits de manière adéquate et durable, de veiller à ce que le développement social et économique soit réalisé à tous les niveaux et de veiller à ce que les activités et pratiques agricoles répondent aux besoins de sécurité alimentaire de la région.
Prince Yassa
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