
Toujours à l’Echangeur, M. Masumu Debrindet, celui qui a réalisé un film sur Simon Kimbangu, était aussi venu pour être reçu par André Flahaut. « Je venais de lui dire que je suis le producteur du film Simon Kimbangu et compte tenu de l’histoire qui nous lie avec la Belgique, que nous aimerions le projeter en Belgique pour que le public européen puisse avoir une idée sur l’historie de ce digne fils congolais. », dit-il.
Le cinéaste congolais dévoile que nous allons entrer en contact par le canal de ses services.
Revenant sur le film, Masumu explique que c’est le parcours de l’histoire de Kimbangu, à partir de sa vie de villageois, de catéchiste et à partir du moment où il a eu la vocation de propager la bonne nouvelle de désaliénation mentale, le message de conscientisation du peuple noir jusqu’à son arrestation et sa condamnation à perpétuité au Tribunal de Mbanzangungu, anciennement Thusville et jusqu’à la prison de Elisabethville, aujourd’hui Lubumbashi.
Il pense que l’histoire de Simon Kimbangu, c’est un peu la même chose avec celle de Lumumba. Il pense que les belges ont une grande responsabilité, parce que lorsqu’ils sont arrivés, ils n’ont pas accepté que Kimbangu puisse jouer le rôle qu’il a joué. Il a été considéré comme un perturbateur.
« Nous voulons que la Belgique reconnaisse et qu’elle soit au courant de cette histoire. Les gens risquent d’apprendre ça en diagonal, mais en suivant le film, ils vont avoir une idée exacte de ce Kimbangu a enduré comme difficulté », précise Masumu.
A la question de savoir, quel est l’intérêt de ce film ? Il dira qu’il est de religion catholique. « Mais lorsque j’ai découvert l’histoire de Kimbangu, j’avais décidé de faire la promotion de cet homme, parce que je me suis dit que ce n’était pas juste. Un homme qui avait reçu à conscientiser le peuple, alors qu’il n’avait même pas un niveau intellectuel ! Il était un villageois et n’avait aucune influence extérieure. Il a dit des choses qui se sont réalisées », affirme-t-il.
A en croire Masumu Debrindet, c’est une façon pour moi de réécrire l’histoire. Quand nous disons que Mandela est le plus vieux prisonnier du monde, lui n’a fait que 27 ans, pendant que Kimbangu en a fait 30 ans. Martin Luther King a fait un rêve que j’ai vu un jour les blancs et les noirs cohabiter, même si aujourd’hui on est maltraité, il y a une journée chômée pour Martin Luther King. Mais là, c’est en 1963, mais le message vient de 1921 avec Kimbangu. On doit dire tout ça. Lumumba, Kasavubu, Nkouame …, on parle plus d’eux, alors que celui qui a commencé ça en 1921, parce que Kimbangu le disait déjà en 1921. Nous devons réécrire notre histoire.
Quelle a été la réaction de l’Eglise Kimbanguiste ? Et de répondre que cette Eglise d’abord a été surprise qu’un non Kimbanguiste puisse s’intéresser à cette histoire. Et puis, ils ont dit, c’est mieux que vous vous puissiez faire ça, car si nous on faisait ça, on allait dire que nous sommes en train de faire notre propre propagande. Mais quand ce fait par un non kimbanguiste, les gens seront curieux de vouloir savoir, qu’est-ce qu’il y a là-dedans. Comme je disais, c’est un produit qui n’est pas de l’Eglise Kimbanguiste. C’est mon projet à moi, ma réalisation et j’ai fait à peu-prêt 5 ans pour réaliser cela sur fonds propres.
Soulignons que ce film est à 100% produit par Masumu Débrindet avec les fonds propres. « Je n’ai pas voulu dépendre de l’extérieur, car j’ai compris que les congolais actuellement, nous sommes tous dans des églises où nous avons des pères spirituels ». Un type pareil se dira, si je soutiens une telle personne, on va dire que je suis en dehors de la doctrine. Or, il ne s’agit pas de la doctrine, mais de l’histoire de ce pays. Mon film leur permet d’avoir un peu plus d’argument lorsqu’ils vont prononcer leurs discours.
Pour finir, Masumu Débrindet souligne que nous sommes dans le monde de la culture. Nous faisons tout ce qu’il faut pour que notre pays aille de l’avant. Nous nous battons bien que c’est difficile pour nous faisons le théâtre, les sponsors sont rares. « Nos amis musiciens, je ne sais pas, peut-être que lorsqu’il y a beaucoup d’insanités ou lorsque vous faites voir les filles presque nues, c’est à ce moment-là que vous avez des sponsorts. Mais si vous faites les choses pour élever le peuple vers le bien, le bon, c’est difficile. Mais on se bat là-bas », regrette-t-il.
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