
Devant les députés et sénateurs réunis en congrès, le président de la République a expliqué que le troisième trimestre s’achève avec une performance significative en termes de recettes publiques, qui a permis l’augmentation des dépenses d’investissement sur fonds propres de l’ordre de 0,2% du PIB, soit près de 20% des réalisations de l’année.
Cette performance est le fruit de la mise en œuvre du pacte de stabilité entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo entamée depuis 2020 en vue d’une bonne coordination de la politique budgétaire et monétaire.
Ainsi malgré des tensions inflationnistes observées au niveau du marché des biens et services, du fait que l’économie congolaise soit frappée par une inflation largement importée notamment via les prix internationaux des produits alimentaires et des carburants, la parité Franc Congolais-Dollars américains est resté globalement stable. Le franc congolais s’est seulement déprécié de 0,6% en 2022, ce qui témoigne de la résilience de notre économie face aux chocs. Il serait souhaitable de maintenir et de renforcer cette dynamique !
Ce pacte de stabilité entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo a rendu possible le rapatriement de 60% des recettes minières conformément au code minier tel que révisé en 2018. Grâce aux achats de devises de la Banque Centrale du Congo lorsque les conditions le permettaient, les réserves internationales brutes de la Banque Centrale du Congo ont augmenté pour atteindre 4,1 milliards de dollars à la fin du mois de septembre 2022, équivalant à 2,1 mois d’importation ; un niveau que notre pays n’avait jamais avoisiné auparavant.
A ce sujet, notre programme avec le Fonds Monétaire International témoigne de notre bonne volonté à œuvrer pour une bonne gouvernance : Ce programme a six revues ; nous avons, à ce jour, respecté les critères quantitatifs conduisant ainsi à la satisfaction de deux premières revues.
En ce qui concerne la transparence et l’efficacité de la commande publique, dit-il, j’ai lancé officiellement en date du 29 août 2022 l’initiative de l’informatisation des procédures de gestion des marchés publics à travers le système intégré de gestion des marchés publics (SIGMAP). Cette initiative, qui sera pleinement opérationnelle au 1er janvier 2023, vise à couvrir progressivement toutes les entités publiques pour la bonne gestion de la commande publique.
Son efficacité est déjà expérimentée au niveau de l’ARMP, la DGCMP et de certaines cellules de gestion des projets et des marchés publics. La mise en œuvre du Logiciel ISYS-Régies a été poursuivie dans l’objectif d’interconnecter les régies financières (DGI, DGDA et DGRAD) et la LOGIRAD pour l’interconnectivité entre la DGRAD et les services d’assiette.
A propos de l’amélioration de la gouvernance et de la transparence, qu’il me soit permis de relever l’engagement de mon pays à implémenter la norme ITIE, Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives. Cette action a permis de réaliser des progrès significatifs dans ce secteur, progrès qui nous a valu d’être couronné cette année par le score général élevé de 85,5 points dans la mise en œuvre de la norme ITIE 2019. Le Conseil d’Administration de l’ITIE, bien qu’ayant noté et félicité les avancées réalisées par mon pays sur la question de la transparence et de la gouvernance, a encouragé le Gouvernement et le Groupe multipartite à se pencher sur la mise en place d’un ensemble de mesures correctives et recommandations stratégiques qui seront évaluées au cours de la prochaine validation qui débutera le 1er janvier 2025. C’est dire qu’il reste encore du chemin à parcourir !
Néanmoins, je dois vous confirmer que notre regard est vers l’avant. Nous avons publié les contrats négociés entre la République et les tiers notamment l’Accord avec le Groupe Ventora de Dan Getler; ce qui nous a permis de récupérer les actifs miniers et pétroliers significatifs, évalués à plus de deux milliards de dollars américains. Nous continuerons à publier tous les nouveaux contrats en conformité avec les dispositions du Code Minier et les exigences de la Norme ITIE, y compris les contrats renégociés.
En vue de l’amélioration du climat des affaires, le Gouvernement a poursuivi l’élan des réformes sectorielles visant à assainir de façon continue l’environnement économique du pays. Pour plus de performance dans ce secteur, un Tableau numérique de suivi évaluation des réformes climat des affaires a été mis en place et permet en temps réel de réaliser l’état de mise en œuvre des assignations et réformes arrêtées dans la feuille de route gouvernementale. Aussi, en vue de renforcer le dialogue public-privé et d’effectuer une meilleure orientation des réformes compatibles avec les préoccupations réelles des opérateurs économiques, j’ai initié un Baromètre National sur le climat des affaires dont le premier rapport est attendu au premier trimestre de l’année 2023.
En ce qui concerne la lutte contre la corruption et les crimes économiques, le président de la République s’est engagé, depuis son investiture, à renforcer en amont les mécanismes de vérification, de contrôle et de surveillance dans les secteurs enclins à la corruption avec le concours accru de la Cour des comptes, de l’Inspection Générale des Finances et de la CENAREF.
Une Task force de lutte contre la corruption est en cours d’implémentation par l’APLC, l’IGF et la CENAREF en vue de créer une synergie dans la réalisation de cette mission commune.
Des efforts doivent être fournis pour faire aboutir le processus d’adoption de la loi sur le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme sans oublier l’Étude nationale des risques de blanchiment des capitaux et financement du terrorisme.
Tenant compte de notre potentiel et du rôle que nous pouvons jouer dans la transition énergétique avec nos minerais stratégiques que sont le cobalt, le cuivre, le lithium, le manganèse, le nickel et le graphite, cette année 2022 a été l’occasion d’affirmer notre positionnement sur la chaîne de valeur des industries extractives, avec la signature d’un accord de coopération avec la République de Zambie, relatif à la mise en place d’une chaine de valeur dans le secteur des batteries électriques et des énergies propres.
Dans les prochains jours, il sera mis en place le Conseil de la batterie, une structure technique censée suivre et évaluer la matérialisation de nos engagements mutuels dans le cadre de l’exécution de ce projet ambitieux de la chaine de valeur compétitive des batteries électriques en RDC. Il a été doté d’un lotissement important d’une superficie de 2000 hectares dénommé Zone Economique Spéciale dans le territoire de Kipushi pour abriter les entreprises à sélectionner dans le cadre du Projet relatif à la construction des composantes des batteries électriques.
Comme je vous l’avais promis, des réalisations à plusieurs niveaux deviennent de plus en plus visibles, c’est le cas de la construction du port en eau profonde de Banana, toutes les mesures suspensives étant levées. J’ai eu l’occasion de visiter le site le jeudi 8 décembre et de constater l’évolution des travaux. La réhabilitation et la modernisation du tronçon Kinshasa-Matadi-Boma-Moanda; l’élargissement de la voirie urbaine de Kolwezi. La modernisation du tronçon Lubumbashi – Kasumbalesa ; Lubumbashi- Likasi ; Likasi- Pont Lualaba ; les travaux de prolongement de la piste de Kalemie etc.
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