Le polisario, une bombe algérienne!

Il y a une boutade qui circule dans les réseaux sociaux et qui ressemble plus à une vérité qu’à une anecdote sarcastique. C’est celle qui consiste à s’interroger à haute voix sur la différence entre le Qatar et l’Algérie, tous deux deux pays dotés d’inestimables richesses énergétiques. Le premier réalise des exploits à couper le souffle. Le second souffre d’handicaps à faire pleurer les morts.

En fait, dit la boutade, la différence c’est que l’Algérie a le gaz, le pétrole et le polisario en plus. Boutade qui n’est même pas une exagération au vu de l’importance cardinale qu’occupe le soutien au polisario au sein de la stratégie politique, militaire et économique du régime algérien.

Depuis des décennies, le Polisario, cause séparatiste perdante, absorbe une grande partie de l’économie algérienne. De l’armement coûteux, régulier et inutile, en passant par un appareil diplomatique budgétivore au service exclusivement du polisario, jusqu’aux valises bourrées de dollars destinées à acheter les soutiens et les sympathies en Afrique et ailleurs et à alimenter les réseaux de lobbying.

Toute la richesse algérienne passe dans ce combat perdu d’avance, mort-né depuis que le Maroc a décidé de récupérer ses provinces sahariennes de l’occupant espagnol.

Le pire dans cette histoire pour l’Algérie, c’est que l’affaire du polisario n’est même pas une affaire de la population algérienne. Le citoyen lambda est insensible à cette querelle territoriale artificielle. Le polisario est un simple dossier sécuritaire au sein de l’institution militaire algérienne. Elle l’utilise comme carte pour tenter d’affaiblir le Maroc, d’obérer son processus de développement et de se créer le mirage d’un ennemi extérieur.

Le polisario est si important aux yeux du régime algérien que de son soutien public dépendent les évolutions de carrières. Plus une personnalité montre du zèle dans sa sympathie envers le polisario, plus rapide est son ascension dans l’échelle administrative et politique. Plus une personnalité est critique à l’égard des séparatistes du polisario, plus elle est ostracisée, marginalisée, emprisonnée, accusée de haute trahison ou de collusion avec un ennemi extérieur, le Maroc.

Le polisario siphonne l’économie algérienne, configure l’identité de sa classe politique, monopolise ses préoccupations internationales, l’oblige à des alliances maléfiques et non rentables pour le peuple algérien comme l’architecture qui se dessine avec le régime iranien et l’antagonisme avec le voisinage européen.

Le polisario provoque une hémorragie et une déperdition des richesses de l’Algérie à un point tel que le régime en place court le risque que le citoyen algérien manque de tout comme le montrent les honteuses files d’attente pour se procurer des matières de première nécessité pour maintenir le politique hors du goulot militaire et diplomatique.

Le polisario est une véritable bombe à retardement pour l’Algérie. L’option de l’autonomie est en train d’être validée par tous les forums internationaux, isolant drastiquement l’Algérie dans sa vison séparatiste. Sauf à s’enfermer dans un éternel autisme politique qui finira par signer sa mort, le régime algérien est obligé d’apporter une thérapie qui soit acceptable par la communauté internationale aux milices armées du polisario présentes sur son territoire.

Et la question qui se pose avec acuité: Comment ce régime algérien va-t-il se comporter avec l’affaire du polisario une fois définitivement actée la fin de l’aventure séparatiste ? Si de nombreux réfugiés des camps de Tindouf peuvent bénéficier des bienfaits de l’autonomie offerte par le Maroc comme solution de sotie de crise, l’affaire des milices armées du polisario est le noeud gordien de l’institution militaire algérienne.

Comment les désarmer sans risquer le déclenchement d’une guerre civile algérienne qui ferait passer la décennie noire des années 90 comme une discorde mineure ? Comment les intégrer au sien de l’armée sans courir le risque d’empoisonner toute l’architecture de sécurité du pays?

Plus le Maroc s’approche de la dead line diplomatique pour clôturer définitivement cette crise régionale, plus l’Algérie semble promise à une explosion de contradictions qui lui ferait adopter des choix douloureux et structurants pour son avenir et celui de l’ensemble de la région.

Est-il possible d’étouffer avec facilité et sans conséquences, avec aisance et sans drames un monstre et une illusion qu’on a gavés pendant de décennies d’armes et de faux espoirs ? De la réponse à ces interrogations dépendent la stabilité et la sécurité des Algériens.

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