L’Egypte et autres pays mettent entre guillemets le sommet arabe en Algérie

L’Algérie tient mordicus à son Sommet arabe en novembre prochain, mais bien des écueils risquent de l’empêcher à organiser l’évènement. En effet, certaines sources font état d’un « consensus » entre l’Egypte et les pays du Golfe pour reporter ce rendez-vous si cher au régime d’Alger. Mais pas que, car d’autres divergences sur plusieurs questions, risquent de faire foirer l’évènement si prisé par le régime sénile d’Alger dont bien sûr le barrage de la Nahda ou Renaissance et des accointances de l’Algérie avec l’Iran qui fâchent les pays du Golfe.

Pour l’heure, l’Algérie y croit toujours malgré les rumeurs d’un énième report. C’est que le sommet arabe, initialement prévu en mars 2020, puis prévu en mars 2022, a du mal à se projeter en novembre même si les séniles d’Alger assurent que leur pays est fin prêt à accueillir l’évènement. « Ce rendez-vous se tiendra à la date indiquée », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne, Ramtame Lamamra. « Les préparatifs sont en cours, et l’Algérie est prête à recevoir les délégations participantes », a-t-il ajouté. Mais la réalité est autre, car plusieurs sources médiatiques égyptiennes et du Golfe surenchérissent sur le report du sommet en l’absence de consensus sur un certain nombre de questions comme la position du régime d’Alger sur le barrage de la Renaissance qui a accentué également la crise égypto-algérienne.

En effet, le rapprochement actuel entre l’Algérie et l’Ethiopie, mis en évidence par la récente visite du Premier ministre éthiopien en Algérie, compromet la tenue du prochain sommet de la Ligue arabe à Alger, prévu début novembre. Comme l’ont révélé deux diplomates égyptiens à Al-Araby Al-Jadid, il existe un consensus entre les Egyptiens et les hauts fonctionnaires du Golfe sur la « difficulté » de tenir la réunion de la Ligue arabe « à la lumière de la crise arabe et régionale actuelle ». Selon les sources, certains aspects de la politique étrangère de l’Algérie ont suscité des réticences de la part des responsables du Golfe quant à la tenue du prochain sommet arabe. Il s’agit notamment des relations de l’Algérie avec l’Iran, de son manque de soutien aux nations arabes vis-à-vis de Téhéran, de son désir de rejoindre la Syrie au sein de la Ligue arabe et de sa confrontation avec le Maroc.

Au début du mois de juillet, coïncidant avec le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde s’est également rendue dans le pays. Après avoir pris part aux célébrations, elle a entamé une visite d’Etat de trois jours. Au cours de son voyage, Zewde a également annoncé la tenue de la Commission mixte algéro-éthiopienne en septembre, indiquant que le dialogue entre Addis-Abeba et Alger se poursuivra dans le but de renforcer leurs liens. Peu du goût de l’Égypte, qui est engagée dans un conflit diplomatique de dix ans avec l’Éthiopie au sujet des ressources en eau du Nil. Depuis la construction du barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) en 2011 – l’un des projets les plus ambitieux d’Afrique, l’Égypte et le Soudan accusent Addis-Abeba de menacer leurs réserves d’eau du Nil.

Dans ce conflit, Le Caire reçoit un soutien important de la part de plusieurs pays, dont le Maroc, qui a annoncé en mai son soutien à la « sécurité hydrique de l’Egypte », la qualifiant de « partie intégrante de la sécurité hydrique arabe ». Rabat aurait même également appelé à « abandonner les politiques unilatérales en matière de fleuves internationaux » et à respecter le droit international, faisant directement allusion aux pratiques éthiopiennes liées à la GERD. L’Algérie, quant à elle, a reconnu le « plein droit de l’Ethiopie à développer ses ressources naturelles », ainsi que sa volonté de « partager ses expériences en matière de protection des ressources en eau ». La crise silencieuse entre Alger et Le Caire a débuté peu après une visite du président algérien en Egypte visant à renforcer les relations bilatérales avec le président Abdel Fattah al-Sissi.

Cela a vraisemblablement mal tourné puisque le sommet avec le Koweït, l’Algérie et l’Egypte qui devait se dérouler juste après avait été annulé. Mais depuis l’Algérie subit revers sur revers tant et si bien qu’elle a décidé de faire profil bas et des concessions comme pour le dossier de la Syrie qu’elle défendait corps et âme pour un retour au sein de la famille arabe. Est-ce Alger ou Damas ? Toujours est-il que la Syrie a décidé de ne pas faire entrave à l’Algérie en reportant sa décision de réintégrer la famille arabe à un autre sommet. La question du Sahara n’est pas en reste et fait également partie intégrale du désaccord, car l’Algérie tient absolument à inscrire le conflit à l’ordre du jour du Sommet, en vain au demeurant. C’est sans compter sur les pays arabes influents dans la prise de décision de la Ligue arabe et qui reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Autre revers pour Alger !

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