« L’état de chemin de fer est une conséquence d’une situation économique qui a plutôt régressé »

Échangeant avec ce connaisseur de chemin de fer, la presse a voulu savoir ce qui justifie cet état de choses où on a un grand pays aux potentialités énormes, mais qui n’a pas un chemin de fer digne pour faciliter les échanges entre les provinces. De répondre, M. Hyacinthe Dzokolo a carrément indiqué que « L’état de chemin de fer est une conséquence d’une situation économique qui a plutôt régressé ».

Peut-être qu’en 1959, explique-t-il, c’est la meilleure année. « Vous allez voir tous les secteurs de production ; au niveau de l’Union minière du Haut-Katanga, on exportait tout : de l’huile de palme, du café, du coton, … et le tonnage était important. Mais depuis l’accession du pays à l’indépendance, la situation a dégénérée, il y a des situations qui ne permettent plus des productions, soit agricole, soit minière. Et la conséquence est que les charges d’entretien du chemin de fer qui sont fixes, ne peuvent plus être assumées et l’état de chemin de fer subit les effets de la conséquence de l’absence de la production en amont ».

Mais pourquoi lier le chemin de fer à une économie florissante ? L’expert Hyacinthe Dzokolo répond en insistant que le développement doit partir de la production et le chemin de fer doit venir comme une solution de mobilité des biens et des personnes. Selon lui, il ne sert à rien aujourd’hui d’avoir un chemin de fer s’il n’est pas rentable.

Combien de gens voyagent ? Combien de gens peuvent payer le voyage au prix réel ? À ces questions, prenant l’exemple de la ligne du chemin de fer Kinshasa-Kasangulu, il souligne que les passagers payent un prix symbolique et qui ne permet pas au transporteur d’assurer toutes les charges et l’entretien. Voilà pourquoi, il lie l’activité économique (la production) à la situation du chemin de fer.

De poursuivre, il précise que le chemin de fer Matadi-Kinshasa a un personnel d’entretien et des charges fixes. Mais lorsqu’il n’y a pas de trafic, l’état ne peut que se dégrader. Il faut qu’on retrouve la situation de production, a-t-il dit.

Il a aussi rappelé qu’il y a quelques années, le chemin de fer Matadi-Kinshasa tirait profit de la situation d’exploitation du cuivre qui quittait le Katanga vers Ilebo, et qui prenait l’eau jusqu’à Kinshasa. À Kinshasa, on avait un tonnage assuré pour les rails.

Il souligne de ce fait qu’il faut trouver de quoi transporter et c’est à partir de là que l’on peut entretenir le chemin de fer. L’investissement a déjà était fait, il faut l’entretenir et on peut entretenir que lorsqu’on a une activité.

 

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