
Chères lectrices, chers lecteurs;
Cette lettre sociale congolaise est en général un hommage vibrant aux forces armées de la République démocratique du Congo et en particulier une analyse de la mise en déroute des rebelles du M23 à la lumière de l’Anthropo-bibliologie du travail. Car, la fonction militaire est une activité normée.
La mise en déroute des rebelles du M23 par les forces armées de la République démocratique du Congo est non seulement un motif de fierté, mais aussi et surtout une démonstration de la capacité causale de ces forces armées.
Cette capacité causale tire sa subsistance vitale dans la pensée rationalisée de Jules César selon laquelle « qui veut la paix prépare la guerre ». César pense que pour se faire respecter, il faut être craint des autres.
L’on comprend, à travers cette pensée, pour quoi dans l’histoire de l’humanité la paix n’a jamais été donnée, mais conquise au prix d’une lutte allant jusqu’au sacrifice suprême. Au nom de la paix et pour la paix, il faut accepter de payer ce prix.
Ainsi donc, par la mise en déroute des rebelles du M23, les forces armées de la République démocratique du Congo, ont fait preuve de la maitrise de la pensée de Jules César. Chapeau bas FARDC, car, il y a plus de deux décennies, ces forces armées étaient, le plus souvent, réduites au silence et couvertes de honte et d’échec.
De ce fait, la mise en déroute des rebelles du M23 est donc un démasclage, une leçon et une interpellation.
Mise en déroute des rebelles du M23 comme un démasclage
La capture ce 28 mai 2022 de deux militaires rwandais en République démocratique du Congo, plus précisément à Kisagari dans la province du Nord Kivu, territoire de Rutshuru est un démasclage des rebelles du M23.
Ce démasclage a été détecté et dénoncé par les congolais alors zaïrois depuis 1997. Mais, il est resté étouffé à cause de l’hypocrisie, de la complicité, de la cupidité, de l’idolâtrie de l’argent, de la trahison et de la naïveté de ceux que les circonstances nous avaient imposés dirigeants politiques.
Dans son article intitulé « A la rencontre du Kivu libéré : carnet de route (janvier- février 97) publié dans le livre Kabila prend le pouvoir, Fréderic François (1998 :56) nous raconte sa conversation avec son chauffeur Fabien. Fabien est un zaïrois d’alors, un universitaire qui avait étudié à Kinshasa. Il était rentré à son Kivu natal après ses études. Sur place il était devenu chauffeur.
Fabien émettait déjà des doutes sur la libération du Congo en ces termes « Kabila nous a libérés de tout cela. Mais voilà, c’est frustrant de voir que nos jeunes soldats, fraichement recrutés, sont commandés par les étrangers. Des rwandais, des ougandais. Nous voudrions être persuadés qu’il s’agit bien d’une révolution nationale et pas d’une tentative de redécoupage territorial pour créer un Etat des Grands Lacs ». Pour pousser Fabien à vider tout ce qui était en lui, Fréderic François pose cette question à Fabien : « comment vous en assurer ? ». Et à Fabien de répondre : « Il est impératif pour cela que Kabila avance à la fois vers l’Ouest(Kisangani) et vers le Sud (Katanga – Kasai). Alors seulement nous aurons la preuve qu’il s’agit bien d’une révolution congolaise et non d’une annexion de l’Est du Congo à des pays étrangers ».
Ce qui est aussi important à la suite de cette conservation c’est la conclusion tirée par Fréderic François. François montre le sentiment et la volonté de Fabien de rester seulement zaïrois, aujourd’hui congolais. François renchérit sur ce sentiment et cette volonté de Fabien pour préciser que le sentiment et la volonté de rester seulement congolais lui ont été exprimés par tous les autochtones qu’il a eus comme interlocuteurs tout au long de son voyage.
Ce sentiment et cette volonté de rester seulement congolais résonnent toujours et encore dans les cœurs des congolais habitant l’espace grand Kivu. C’est en leur nom( sentiment et volonté de rester congolais) que les congolais habitant la ville de Goma sont allés, par motos ce jeudi 26 mai 2022, apporter à manger et à boire aux vaillants soldats au front.
Cette ambiance que j’ai observée de loin, ressemble à l’ambiance qui a prévalu lors de certaines manifestations sociales précurseures de l’indépendance organisées en signe de protestation contre le mauvais traitement infligé aux congolais par le colonisateur.
A Matadi, par exemple, lors de la grève de 1945 des travailleurs de l’OTRACO qui réclamaient l’augmentation de leurs salaires, les grévistes etaient exhortés par les kimbanguistes qui sillonnaient tous les quartiers indigènes sous le rythme de leurs fanfares. De même, les vaillants soldats se sont vus soutenus et encouragés au front par la présence physique des congolais de Goma. On dirait que ce peuple congolais de Goma avait déjà entendu le communiqué de la Cenco du 27 mai 2022 demandant à la population congolaise d’encourager l’armée congolaise et de ne dénoncer toute personne identifiée comme ennemi de la paix.
Mise en déroute comme une leçon
« La première des vertus est le dévouement à sa patrie » dixit Napoléon Bonaparte. En mettant en déroute les rebelles du M23, les forces armées de la République démocratique du Congo ont prouvé et affirmé leur dévouement à leur patrie qu’est la République démocratique du Congo.
A tout seigneur tout honneur, dit-on, l’impulsion de ce dévouement comme leçon a été donnée par le Commandant Suprême des forces armées de la République démocratique du Congo et de la Police nationale, le Président de la République démocratique du Congo, le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. S’il n’était pas un bon commandant, les forces armées congolaises n’auraient pas mis en déroute les rebelles du M23. Car, « il n’y a pas de mauvaises troupes, il n’y a que des mauvais chefs » dit la sagesse populaire.
Dès lors, par cette mise en déroute des rebelles du M23, le commandant suprême et son armée ont considéré le destin de la République démocratique du Congo comme reposant sur leurs seules épaules. Ils se sont ainsi réalisés a la manière de Jon Dewey. Pour Dewey, se réaliser c’est utiliser ses propres talents pour le bien être de sa communauté.
Dorénavant, tout congolais, qui qu’il soit est appelé à imiter cette leçon dans sa profession pour servir la République démocratique du Congo et les Congolais.
Au sujet de la mise en déroute des rebelles du M23, dans ses chroniques du 29 mai 2022, James Mukeshaba présente l’information importante livrée par Isidore Ndaywell. Selon cet historien congolais, « c’est le Congo qui a des terres à récupérer au Rwanda et pas le contraire ». Se basant sur la toute première carte de la région datant du 1er aout 1885, Ndaywell affirme que toute la partie occidentale du Rwanda appartient au Congo.
Cette information montre qu’il y a eu altération spatiale de la République démocratique du Congo. Et là j’ai donné raison à Milan Hûbl qui montre que « pour liquider les peuples on commence par leur enlever la mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Et quelqu’un d’autre leur écrit d’autres livres, leur donne une autre culture et leur invente une autre histoire ». En sommes-nous là ?
Advienne que pourra, comment la RDC doit- elle récupérer sa superficie occupée par le Rwanda ? Sans être interrogatoire cette question reste ouverte aux chercheurs congolais (militaires et civils), aux experts et spécialistes congolais qui tiennent à se réaliser pour la RDC.
Mise en déroute des rebelles du M23 comme une interpellation
Mabika Kalanda montre que les grands ennemis du peuple congolais sont l’esprit de dépendance, l’inconséquence, l’insouciance et l’inconscience. Dès à présent, le dévouement de FARDC qui a conduit à la mise en déroute les rebelles du M23 est une interpellation de tout congolais pour jouer sa partition. Car, ce sont la complicité, la cupidité, la trahison, la naïveté et la paresse de certains congolais qui font le lit pour les pilleurs et prédateurs des ressources de la République démocratique du Congo.
Ce dévouement est aussi une interpellation pour les agents de l’Etat (ministres, mandataires, hauts fonctionnaires, agents et fonctionnaires de l’Etat) qui font le travail en perruque sans éthique du travail ni éthique professionnelle. C’est ici qu’il convient de rappeler l’éducation à la honte de tous ceux qui sont au service de l’Etat et l’instauration de la sanction à leur endroit et ce, à la lumière de la discipline militaire. C’est la discipline militaire qui a conduit au résultat dont tous les congolais fiers
J’ai fait ma part. Si vous êtes intéressés par cette lettre sociale congolaise, rejoignez-nous au numéro + 243 994 994 872 et à l’e-mail jsphngandu@gmail.com pour la suite.
Fait à Kinshasa, le 31 mai 2022
Jean Joseph NGANDU NKONGOLO
Expert en Anthropo –Bibliologie du Travail,
Formateur Psycho Socio Professionnel et
Secrétaire Général de l’Observatoire Congolais du Travail.
+ 243 994 994 872
jsphngandu@gmail.com
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