
POEME DE MAGLOIRE PALUKU
Moi, policier de circulation routière à Kinshasa ;
Je vois des cercueils noirs rouler en rang
Ils ont des roues en ossements humains et en sang
Les gardes sont musclés buvant du « Cachaça »
Ils klaxonnent, ils sifflent, ils bousculent tout le temps
Insulté quand j’interdis le sens contraire, au vent.
Moi, policier de circulation routière à Goma ;
Je vois le volcan défiler sur la chaussée en trauma
Il a les morceaux de la vie dans la poussière des nuages
Les motards chantent l’impolitesse à chaque passage
Ils accusent, ils s’excusent, ils ravissent la dignité
Je quémande du liquide et ma salutation est monnayée.
Moi, policier de circulation routière à Butembo ;
Les démons s’arrêtent dans les carrefours des labos
Ils tourbillonnent dans les airs parlant en langue
Les dernières paroles des ancêtres sèchent à la longue
Je suis accusé de complicité avec l’ennemi,
Je dirige les camions aux articles inconnus des pandémies !
Moi, policier de circulation routière à Beni
Je suis la dernière recrue de l’armée sans infanterie
J’arrête les rebelles amis de mes chefs camouflés
Ma gâchette est dans la force du général qui m’a placé
Je suis le battu des complices de l’ignominie
Je donne une rançon hebdomadaire à ma chefferie … !
Moi, policier de circulation routière à Eindhoven
Je suis le respecté dont l’armée a peur et se souvienne
La drogue est une partie de mes collègues
Tout le monde m’aime et tout le monde me drague
Quand je serai le policier de l’Afrique qui marche ;
Sur moi reposera la disciple sans revanche !
MAGLOIRE PALUKU
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