Mort du Général Defao au Cameroun: Le Dr Maray refute la thèse de la Covid-19

L’artiste musicien congolais François Matumona  Lulendo  dit Général Defao, président du groupe « Big Stars » a tiré sa révérence à 62 ans d’âge, lundi 27 décembre dernier à la clinique publique « La Quintinie » de Douala au Cameroun. C’était à 21heures 30’ locale (selon la précision de la radio culturelle Balafon média de Douala). Ce triste événement continu à susciter controverse, quant à la cause réelle ayant emporté celui que l’on surnomme aussi «Vieux Def Senechal ».

A Kinshasa notamment, l’homme de la rue et même certaines chaînes de radio et de télévision, sans citer leur source, ont crié sur tous les toits que la Covid-19 a emporté ce géant sapeur et danseur de la scène, « l’homme de Nairobi ». Ce surnom lui a été collé parce que cette ville kenyane était la ville d’adoption où l’artiste avait un Quartier général, de même que le pays de l’Uncle Sam.

 En vue d’éclairer l’opinion  et préserver l’honneur posthume  de l’illustre disparu, son médecin  soignant privé  Dr  Nsimba  Mambote  Robert  mieux connu  sous l’appellation de « Docteur  Maray » a bien voulu nous accorder quelques minutes. Son témoignage suit :

« Je veille sur la santé de la star depuis plusieurs années. Defao était un cardiopathe et nous n’avons pas manqué, chaque fois que l’occasion nous était donnée, de lui donner des recommandations nécessaires, compte tenu de ses préoccupations musicales. J’ai eu à le réanimer à deux reprises lors d’une tournée effectuée à Kimpese, en province du Kongo Central. Bien que je ne l’ai pas accompagné. L’opinion doit savoir que l’artiste avait fortement vomi après sa production en Côte d’Ivoire. Il avait connu des malaises, avant d’aller négocier un play-back à Douala sur invitation spéciale d’une fanatique, en vue d’agrémenter son anniversaire. Alors qu’il ne décrochait pas à un appel de son producteur, la police camerounaise était obligée de défoncer la serrure de sa chambre  pour l’évacuer … l’homme qui détenait son passeport introuvable, le pire est arrivé.. », a confié en exclusivité le Dr Maray.

Pendant ce temps, compte tenu de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, le Gouvernement congolais se tient aux côtés de la famille biologique et de la grande famille des artistes pour le rapatriement de la dépouille mortelle de l’illustre disparu et l’organisation des obsèques, lit-on dans un communiqué nécrologique  signé par  Kathungu  Furaha Catherine, la ministre de la Culture,  Arts  et Patrimoines .

 Une équipe  d’avance  composée  d’artistes  musiciens  Montana  Kamenga (vice-président de Big Stars), probablement l’animateur  Théo  Mbala (chef d’orchestre) et de Kabose Bulembi  accompagnés de deux  frères biologiques du regretté, à savoir le prénommé Chirac et Bienvenu Lulendo. La délégation devra rejoindre la ville de Douala au plus tard ce vendredi, par un vol régulier Camair.

En attendant la publication du programme officiel des funérailles, la famille biologique observe le deuil en la résidence familiale dans la commune de Bumbu. Pour leur part, les fans se regroupent à la permanence de Ngiri-Ngiri (entre Dépôt Monkoto et Makanza), considérée comme la racine pivotante, mieux le cordon ombilical de la formation « Big Stars ».  De son côté,  l’Union des musiciens du Congo (Umuco) sous la conduite  de l’éditeur producteur  Adios Alemba, organise des veillées à l’espace « 1-2-3 maman Kulutu » à  Kasa-Vubu.

Coup d’œil sur l’itinéraire artistique de Defao  Matumona

Natif de la ville de Kinshasa le 31 décembre 1958, le général Defao, en séjour d’études, a débuté sa carrière musicale dans la ville de Kisantu (province du Kongo Central) où il évolua dans un orchestre local dénommé  « Somo West » dont est issu également les artistes musiciens Montana  Kamenga et Kabose Bulembi. Une formation musicale très réputée dans cette contrée, en deuxième position de célébrité après le « Tout Puissant Zembe – Zembe ». Surnommé « Senechal »  par ses fans de la cité de Kimpese, Defao se fit découvrir auprès du difficile public  Kinois dès 1981, comme un fin chanteur danseur compositeur interprète aux  côtés du guitariste talentueux Pépé Felly  Manuaku  Waku , alors patron du groupe « Grand Zaïko WaWa ». Après , l’artiste intègre l’orchestre « Choc Stars » de feu Ben Nyamabo et rivalise pendant sept ans aux côtés du Grand père Bozi Boziana, Debaba El Shabab,  avant de créer son propre groupe musical  dénommé « Big Stars » en 1991, qui a effectué près d’une vingtaine de productions à travers l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. Defao compte à son actif de nombreux tubes à succès parmi lesquels « Damien » (1987), « Solange », « Famille Kikuta » (1994), « Amour scolaire », et « Copinage » réalisé en feat avec la Cléopâtre Mbilia Bel. Vers les années 2000, il quitte la RDC pour s’installer en Afrique de l’Est, au Kenya à Naïrobi, où il restera plusieurs années, avant de retourner à Kinshasa en 2019, après 20 ans d’absence au pays. Plusieurs artistes de deux rives du fleuve Congo lui ont rendu hommage à travers des messages postés via réseaux sociaux notamment Grand-père Benz Bozi Boziana, Werrason, JB Mpiana, Adolphe  Dominguez , Fally  Ipupa,  Ferre Gola, Shora Mbemba de Super Choc, le folklore  Ngoya  Malundama  dit « Ngoya Jazz » , Savanet  de l’orchestre  les Galois Etoiles de Bumbu,  Barbara Kanam, Roga Roga du Congo Brazzaville qui a exprimé sa compassion par reconnaissance de l’un des acteurs qui ont revalorisé la Rumba congolaise.  Pour rappel, la disparition du chanteur Defao intervient alors  qu’un concert public de présentation de ses deux trophées  « 40 ans de carrière musicale »  était projeté au terrain Bondo  de la commune de  Ngiri-Ngiri  « Ngiringoto »  grâce au soutien  de l’honorable Eddy Iyeli dit « papa social ».

 

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