Muyaya tranche : « Kagame n’a pas de leçon à nous donner sur les élections »

L’actualité du pays, dominée par l’évolution de la situation humanitaire dans le Nord-Kivu, le massacre de Kishishe et la campagne de solidarité en faveur des victimes des atrocités du M23/Rwanda a obligé le porte-parole du Gouvernement et ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya a convoqué un Briefing Presse. Comme invités, le dévolu est tombé sur le ministre des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, Modeste Mutinga Mutuishayi, et le ministre des Droits Humains, Albert-Fabrice Puela.

Aux abois depuis que les Congolais ont répondu à la mobilisation générale lancée par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, Kagame qui n’a plus de discours à vendre sur le plan international, s’en prend cette fois-ci personnellement au président congolais. Il l’accuse d’enrichissement illicite et de ne pas être le gagnant à l’élection présidentielle de 2018. Ceci a intéressé la presse, qui s’est référé auprès du porte-parole du Gouvernement pour en avoir le cœur net.

Dans son calme légendaire et banalisant cette sortie ratée de Kagame, Patrick Muyaya a souligné que le gouvernement ne va pas se réunir pour réagir. « Kagame est en retard. Parce que ce qu’il a dit, il l’aurait réagi sur notre sortie médiatique d’il y a une semaine. Le président Kagame n’a pas qualité pour faire un quelconque commentaire sur les élections en Rdc, les élections étant une question de souveraineté nationale », tranche-t-il. Et de se demander, est-ce que la liberté d’expression et de manifestation existe au Rwanda ? Comment est-ce qu’il est arrivé au pouvoir ? Vous vous souvenez du référendum en 2015 où il s’est assuré d’une présidence à vie ? Pour tout ce qui concerne la démocratie, il est le dernier sur la ligne et n’a pas de leçon à donner aux Congolais.

Patrick Muyaya comprend quand même la réaction de Kagame, qui est consécutive à sa déception de vouloir jouer un rôle majeur en Rdc. En effet, tout échappe à Kagame. Avec le dernier nettoyage dans l’armée, il n’a plus des gens qui lui donnaient l’information en temps réel. Il est porte-parole des terroristes du M23, et voudrait se présenter comme le représentant de la communauté rwandophone en Rdc. Curieusement, il fait de Félix Tshisekedi son ennemi juré !

Le fait que le Congo est revenu sur la scène internationale pour prendre sa place, gène beaucoup l’homme fort du Rwanda. Voilà pourquoi il s’est décidé de saboter toutes les actions. Le calcul derrière, démontre Patrick Muyaya, ce ne pas seulement de faire cette déstabilisation, c’est d’interférer lors des élections pour continuer sa politique de bradage et de pillage des ressources de notre pays. Mais ceci ne passera plus. Il a rappelé qu’à son arrivée, la stratégie diplomatique de Félix Tshisekedi, c’était l’ouverture. Parce que ceci ne l’arrange pas, Kagame se voit obligé de trouver les moyens pour perturber.

Muyaya a réitéré la position des populations congolaises qui disent non aux massacres à Kishishi et dénoncent l’enrôlement forcé des jeunes. Il termine par dire que si Kagame est si préoccupé par l’organisation des élections en RDC, qu’il demande à ses troupes de quitter la RDC. En ce qui concerne la démocratie, il peut nous prendre comme modèle, mentionne-t-il.

Le Rwanda et ses supplétifs tuent 56 personnes à Kishishi

Dans son introduction, Muyaya a dénoncé le massacre commis par les terroristes du M23, soit 56 civils lâchement massacrés à Kishishi, plusieurs autres civils sont portés disparus ou kidnappés. Et ce, en représailles, pour avoir dit à ces forces d’occupation. Dans son récit, le porte-parole militaire a indiqué que les terroristes et le Rwanda ont violé le cessez le feu préconisé par la feuille de route de Luanda.

Pendant que les FARDC observe le cessez-le-feu conformément au communiqué de Luanda, l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 ont attaqué les positions des Fardc. « Cette offensive déclenchée par les forces de défense et de sécurité du Rwanda démontre la volonté de Kigali de saboter les efforts des chefs d’Etats pour le retour de la paix et de la sécurité dans la partie orientale de la Rdc », dit-il.

Et de constater que malgré la feuille de route de Luanda, aucun désengagement n’est observé sur le terrain. Au contraire, il est constaté un renforcement en effectifs et en effets militaires. Ils procèdent au massacre dans le territoire de Rusthuru. 56 civils ont été lâchement massacrés à Kishishi. Plusieurs autres civils sont portés disparus où kidnappés.

Un téléthon, sera lancé le 05 décembre

De son côté, Albert Fabrice Puela, ministre des Droits humains s’étonne de constater que tout le monde pensait qu’après le mini-sommet de Luanda, nous observerons un moment d’accalmie. Malheureusement, on a abusé de notre confiance en se livrant à la guerre et en enrôlant les enfants dans l’armée. Les éléments documentés attestent que le mouvement terroriste enrôle les enfants et les utilisent comme boucliers humains. Ils utilisent le viol comme arme de guerre, raison pour laquelle nous nous employons à enrichir le livre blanc.

De son côté, le ministre des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale, Modeste Mutinga, a indiqué que la Rdc vit un drame humanitaire grave. Le pays connait un déplacement massif de 5.600.000 personnes. L’Ituri compte 1.600.000, pendant que le Nord-Kivu en a 1.800.000. « Le déplacement le plus cruel, c’est celui qui s’est déroulé dans le territoire de Rusthuru », dit-il, parce que les conséquences de ce drame font qu’il y a des milliers des gens qui errent sur la route et qui arrivent parfois dans les territoires où il y a la paix, mais qui manquent la nourriture et qui ont vu leurs enfants, malgré eux, abandonner l’école.

Cette situation est d’autant plus dramatique que le chef de l’Etat a lancé un appel à la population pour un élan de solidarité. Il va demander à nous tous de prendre conscience et de manifester un élan de solidarité en leur faveur. Le 05 décembre, informe-t-il, nous allons organiser un téléthon pour voir le soutien que nous chantons tous les jours en faveur des traumatisés. Ça sera une réponse rapide à l’appel du président de la République.

Jean-Marie Nkambua

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