Nations unies : Tshisekedi a tapé à côté (Corneille Mulumba)

A la tribune de la 77ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, la République démocratique du Congo, à travers son président Félix Tshisekedi a accusé le Rwanda, preuve à l’appui, d’agresser le pays via le M23. Cette réaction est à la base de beaucoup de réactions, même dans son propre parti politique, l’UDPS. Ici, M. Corneille Mulumba, l’un des Pionnier de l’UDPS pense que soutenir une telle position, ça ne me ressemble pas du tout. Pour étayer sa position, il dit : vous avez un champion de bodybuilding qui accuse un petit maigrichon et efféminé de le frapper. Non, on n’a pas besoin d’aller là-bas crier que le Rwanda nous attaque. Le Rwanda n’a rien pour nous agresser. Il y a des décisions et des mesures à prendre. Le petit pays minuscule n’a aucune force pour nous faire la guerre. Ce qui se passe, c’est parce qu’il y a les Etats-Unis, la France, l’Europe et les multinationales qui sont derrière. Alors, pointons du doigt ceux qui nous font la guerre. Si on ne le fait pas, on continue à dire qu’on est le partenaire privilégié des Etats-Unis d’Amérique et on démobilise notre population et ce ne pas comme qu’on peut gagner.

A la question de savoir si Félix Tshisekedi n’a pas raison d’exiger la levée de l’embargo sur les armes, Corneille Mulumba, l’un des Pionniers de l’UDPS pense que s’il y avait à lancer un message, ça serait à l’endroit du peuple congolais, le mobiliser, lui demander de se mettre débout et répéter que notre pays est en guerre. « Il faut mobiliser la classe politique, la société civile et son parti. Depuis tous ces temps, nous avons formé combien de commandos, combien des parachutistes ? Nous avons les moyens de nous défendre. Qu’est-ce que nous faisons sur le plan international pour qu’on entende notre message et connaître ce qui se passe en réalité ? Pour moi, il a tapé à côté », affirme-t-il.

A l’entendre parler, le chef de l’Etat s’époumone pour rien. D’abord, dit-il, on n’a pas besoin  de l’autorisation de qui que ce soit pour nous approvisionner en armes. Nous sommes la Rdc, le pays qui détient les gisements de cobalt,  de lithium, etc. Négocions l’approvisionnement en armes et nous avons le devoir de négocier avec n’importe qui dans le monde. Il y va de notre vie. Ce ne sont pas les Américains, ni les Européens qui meurent. On ne négocie pas sa vie avec quelqu’un. Négocions les armes partout et utilisons nos minerais  pour nous doter des armes les plus sophistiquées, signons  des alliances avec des pays qui peuvent nous soutenir dans ce sens-là. On n’a pas du temps à perdre. Et de soutenir que le président de la République doit mobiliser. « Le Gouvernement que nous avons ne convient pas dans les conditions actuelles. Nous avons le devoir  de changer le Gouvernement, de désigner  comme Premier ministre un général d’armée, un patrimoine connu ; un ministre de la Défense et de l’Intérieur, un général. Parce qu’en face vous avez le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et l’Angola dirigés par les militaires et nous nous mettons un agneau pour faire face à des loups, ça n’a pas de sens », indique-t-il. Pour lui, c’est comme l’on prend la mauvaise route. « Ressaisissons-nous. S’il réunissait son parti politique, tous ceux qui ont 30 à 40 ans de lutte lui apporteraient leurs contributions, au lieu de s’entourer de ceux qui viennent pour l’argent et qui font des scandales à gauche et à droite », insiste-t-il.

Corneille Mulumba, l’un des Pionniers de l’UDPS pense que le président de la République peut notamment recourir à eux. « Naturellement, pendant 40 ans, nous nous sommes battus, nous avons accumulé de l’expérience, mettons-la au service de la nation. S’il ne veut pas les utiliser, il doit s’assumer seul. Les choses sont claires », affirme-t-il. Et de soutenir que ceux qui nous font la guerre sont des grandes puissances à travers le Rwanda. Contre eux, nous dévons utiliser nos têtes. Il s’étonne de constater que le président demande à la Monusco de rester. « On devait exiger son départ immédiat et les pionniers de l’UDPS le demandent depuis 6 à 7 ans. Nous nourrissons nous-mêmes nos ennemis », termine-t-il.