
Le récent rapport des experts de l’ONU sur la crise sécuritaire dans la province congolaise du Nord-Kivu le justifie assez et souligne davantage la nécessité d’une telle action, car il apporte de la lumière non seulement sur l’ampleur du préjudice subi par les populations congolaises des zones envahies par l’ennemi, mais aussi sur les responsabilités du Rwanda dans cette crise en confirmant, preuves à l’appui, l’agression de la RDC par ce dernier du fait des attaques menées directement par ses forces armées contre les FARDC sur le territoire congolais et du soutien en matériels de guerre et en hommes des troupes apporté au M23.
Ce rapport met ainsi fin aux dénégations des autorités rwandaises sur l’implication de leur pays dans l’insécurité et la déstabilisation de la RDC. Il devra permettre d’attaquer le mal à la racine et de le guérir durablement. C’est une pièce importante du dossier à laquelle l’Union africaine, plus particulièrement sa Commission et son Conseil de Paix et de Sécurité ne peuvent pas se désintéresser.
A travers le CPS, la RDC demande à l’UA d’appuyer sa démarche auprès du Président du Conseil de Sécurité de l’ONU afin d’obtenir l’examen de ce rapport dans le plus bref délai pour dégager toutes les leçons qui s’imposent et sanctionner le Rwanda et les dirigeants du M23 dont, du reste, certains sont toujours sous sanction depuis 2013.
En effet, il serait incompréhensible et inadmissible, voire scandaleux que les Nations Unies et l’Union Africaine gardent silence et soient indifférentes à la violation aussi grave des règles fondamentales qui président aux relations entre les États et consignées dans leurs Actes fondateurs, à savoir le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures.
« Notre pays sollicite aussi le soutien de l’Afrique à sa requête de la levée par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’embargo injuste qui le frappe en réalité sous le couvert de l’obligation de déclarer au Comité des sanctions ses achats d’armes et munitions. Est-il logique, en effet, d’imposer une telle contrainte à un État en guerre que l’on prétend soutenir sans l’affaiblir et lui priver des instruments de sa sécurité et de sa stabilité ? », se demande Christophe Lutundula.
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