
« Halte à l’explosion des payements liés à la dette intérieure publique liée au secteur commercial », c’est le titre d’un communiqué qui a été rendu public par l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP). Dans le cadre du suivi citoyen de l’exécution de la loi des finances 2022, les chercheurs de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) ont comme d’habitude examiné les états de suivi budgétaire sur le site du Ministère du Budget. Cette fois l’ODEP s’est intéressé à la situation à mi-parcours de l’exécution du budget 2022 plus particulièrement au payement de la dette.
Après le 1er semestre, si les autres payements liés à la dette publique sont plus au moins normaux, ceux liés à la dette commerciale intérieure ont attiré notre particulière attention comme l’indique le tableau ci-dessous.
En effet, sur des prévisions de 97,6 milliards de Franc Congolais soit 48,8 millions de dollars, les payements ont déjà atteint 197,6 milliards de Franc Congolais soit 98,8 millions de dollars américains. Qu’est-ce qui peut justifier ce dépassement budgétaire sur la rubrique dette commerciale intérieure qui atteint déjà environ 50 millions de dollars ?
Dans son dernier rapport de janvier 2022 parmi les constats majeurs sur la gestion des finances publiques en 2021, l’ODEP avait relevé entre autres les dépassements budgétaires. Cette pratique relève en premier lieu de l’indiscipline budgétaire, condamnée par l’article 38 de la LOFIP.
Le même rapport de l’ODEP affirme que le dépassement budgétaire est un indice probable de vol de fonds publics et de corruption et dans le cas de figure relevé ici il y a beaucoup à parier que la corruption et les détournements ne sont pas loin.
Si ces payements de la dette commerciale intérieure continuent de cette façon, les dépassements atteindront sans peine 100 ou 200 millions de dollars au détriment par exemple de la dette sociale liée aux salaires et primes des agents de l’Etat.
Pourquoi cette extrême conscience soudaine en faveur de la dette commerciale intérieure, se demande l’ODEP, qui constate le rançonnement des entreprises congolaises, les autorités qui prennent des décisions tout au long de la chaîne de la dépense ont récupéré combien pour leur propre compte à titre de retro-commission ? Connaissant le degré très élevé de leur cupidité, 50 millions de dollars sont un minimum déjà entré dans leurs poches.
« Il faut que cela s’arrête », conseille le communiqué de presse, qui souligne que d’ici fin décembre, le rançonnement programmé atteindra quel montant ? 150 millions de dollars ? 200 millions de dollars ??Monsieur le Premier Ministre, Messieurs les Ministres des Finances et celui du Budget, pouvez-vous éclairer le peuple congolais sur ce dossier ?
Qui sont ces fournisseurs de l’Etat congolais à qui sont payés ces énormes sommes d’argent ? Vraies ou fausses entreprises ? Ces dettes sont de quelles natures ? Quels sont les produits livrés ou les services rendus ? Où sont les soubassements administratifs des commandes : procédures des appels d’offres, avis de non objection de la DGCMP, contrats etc.
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