
Jacques Matanda est un nom peut être nouveau pour les générations actuelles. Mais les observateurs avertis de la scène politique des années 90 ne peuvent pas l’oublier. Costaud, barbu et plein de vigueur à l’époque de la Conférence nationale souveraine dont les résolutions n’ont jamais connu d’exécutions, Jacques Matanda que certains ont appelé hier l’enfant terrible de l’opposition a évolué dans le sillage de l’opposition radicale pilotée par le feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba et son union sacrée d’autrefois.
Plusieurs années après, Jacques Matanda qui a sillonné l’Afrique se trouve présentement aux États-Unis d’Amérique et n’a pas oublié la Rdc son pays.
Dans une longue interview accordée à la Radio Rtga, ce vétéran politique a fait le tour complet de l’actualité politique depuis la naissance de l’Afdl par les Rwandais (sa version) jusqu’au conflit actuel avec le Rwanda. Sa démarche est pédagogique et toute simple : tant que le Congolais n’aura pas compris le mode opératoire des Rwandais et leurs objectifs dans la sous-région, il sera difficile de les stopper.
Après la Conférence nationale souveraine dans laquelle il s’était beaucoup investi, Jacques Matanda s’est retrouvé en Angola puis en Tanzanie et Ouganda à la recherche d’une branche armée de l’Udps. Et les pesanteurs occidentales n’ont jamais permis à cette branche de voir le jour insiste-t-il. Et de fil en aiguille, il va se retrouver aux États-Unis d’Amérique où il poursuit le combat de la libération du Congo sous d’autres formes.
Que faut-il faire pour anéantir l’influence rwandaise ?
Contrairement à l’opinion publique qui pense que l’Occident est ennemi de la Rdc, Jacques Matanda explique qu’il y a un travail à faire auprès de certains groupes d’intérêts aux États-Unis d’Amérique pour obtenir l’implication positive dans la résolution des conflits au Congo. Autrement dit, il faut une diplomatie agissante qui pénètre certaines sphères aussi bien religieuses qu’économiques. Les américains doivent être informés amplement de ce qui se passe au Congo. Et cela passe par un lobbying fort auprès des groupes d’influence.
En ce qui concerne les Congolais eux-mêmes, l’ancien enfant terrible de l’opposition radicale pense qu’il faut une cohésion nationale de toutes les forces vives sans calcul politique et qui scelle la véritable réconciliation de tous les fils et toutes les filles du Congo.
L’histoire enseigne que les politiques congolais sont souvent amnésiques (oublient l’essentiel) et ne tirent nullement les leçons de ce qui leur arrive.
Voilà pourquoi il en appelle à l’union de tous afin de s’asseoir autour d’une table et relancer certaines résolutions de la conférence nationale souveraine qui avaient jeté les bases de la fondation d’une véritable nation avec un idéal commun.
Simon Kabamba
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