
Généralement lorsqu’un pays est en programme avec les Institutions de Bretton Woods, notamment le Fond monétaire international (FMI), c’est un motif de crédibilité auprès de plusieurs bailleurs bi et multilatéraux. Aussi, le programme permet au pays de se hisser dans le standard de bonnes pratiques. C’est dans ce sens-là que la Rdc a été félicitée pour les efforts fournis, en dépit du contexte international difficile. Il nous revient que Rdc a réussi tout de même à bâtir une économie résiliente dont la croissance est estimée cette année à 6,1%.
Ces efforts sont salués et reconnus par le Fonds monétaire international (FMI), dont la cheffe de mission pour la République démocratique du Congo a été reçue ce mercredi 02 novembre 2022 par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
La délégation du FMI était conduite auprès du Président Felix Tshisekedi par les ministres congolais du Budget, des Finances ainsi que Mme la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC).
Les échanges ont porté sur l’actualisation de la perspective économique de la RDC, les politiques monétaires et budgétaires pour 2023 ainsi que l’implémentation des réponses structurelles pour renforcer la résilience de l’économie congolaise. Le FMI soutient la RDC dans ses efforts de diversification de son économie.
Une embellie de l’activité économique au cours de trois prochaines années
A la présentation du budget pour l’exercice 2023, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, abordant le point relatif aux perspectives économiques internationales et nationales sous-tendant le budget de l’exercice 2023, a indiqué que conscient d’un environnement international incertain, le Gouvernement table sur des conditions économiques plus favorables au niveau national.
Sur le plan international en revanche, dit-il, la croissance mondiale devrait passer de 6,1% en 2021 à 3,2% en 2022 et à 2,9% en 2023, selon les estimations du Fonds Monétaire International de juillet 2022.
« Cette tendance baissière de l’activité économique envisagée se justifie notamment par le conflit russo-ukrainien, et par la politique de tolérance zéro à l’égard de la pandémie à Covid-19 qui a conduit aux confinements en Chine, particulièrement à Shanghai », dit-il.
Suivant les mêmes perspectives, la croissance pourrait ralentir davantage en cas de durcissement des sanctions contre la Russie, d’extension du conflit au-delà de l’Ukraine, de la dégradation du secteur énergétique, et de la poursuite des effets sanitaires et économiques de la pandémie après 2022.
Dans les pays avancés, avec un taux de 5,2% en 2021, la croissance de l’activité économique devrait se situer à 2,5% en 2022 et 1,4% en 2023. Aux Etats-Unis d’Amérique, la croissance du PIB s’est située à 5,7% en 2021, et pourrait atteindre 2,3% en 2022 et 1,0% en 2023.
Dans la zone Euro, la récession est au rendez-vous, ramenant la croissance à 5,4% en 2021, 2,6% en 2022 et 1,2% en 2023. Dans les pays émergents et en développement, l’activité économique connaitrait une légère embellie en 2023 où elle se situerait à 3,9% contre 3,6% prévu en 2022.
Par ailleurs, la guerre en Ukraine a entrainé la hausse des cours des produits de base. Le FMI table sur une inflation qui en résulte de l’ordre de 5,7% en 2022 dans les pays avancés et de 8,7% dans les économies émergentes et en développement.
En ce qui concerne les perspectives économiques nationales, l’activité économique devrait évoluer dans un contexte d’amélioration des conditions intérieures et de bonne tenue des cours des principaux produits de base, à la suite du maintien de la croissance en Chine. Cette situation démontre la résilience de l’économie nationale, justifiée par une croissance soutenue, une maitrise de l’inflation et une faible dépréciation de la monnaie nationale.
Selon les projections du Comité Permanent de Cadrage Macroéconomique, il est attendu au cours de trois prochaines années, une embellie de l’activité économique.
En effet, le taux de croissance se situerait à 6,9% en moyenne de 2023 à 2025 contre une moyenne de 4,7% les trois dernières années, soit une augmentation de 2,2 points.
La croissance pour 2023 est projetée à 6,7%, tirée principalement par la branche « industrie extractive » dont la contribution sectorielle devrait se situer à 3,09 points de croissance, à 2,32 points et à 2,03 points, respectivement en 2023, 2024 et 2025. Elle serait ensuite tirée par la branche « transports et télécommunications » dont la contribution atteindrait 1,05 point de croissance en 2023, 1,08 point en 2024 et 1,10 point en 2025.
S’agissant de la formation des prix intérieurs, il est postulé, sur la période 2023-2025, la décélération de son rythme, sur le court et moyen terme, grâce aux mesures des politiques économiques préconisées dans le Pacte de stabilité signé entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo.
Certes pour l’année 2023, le taux d’inflation moyen est projeté à 8,9%. Toutefois, il sied de retenir que le taux d’inflation moyen se situerait à 7,1% sur la période 2023-2025, contre 9,7% au cours de trois dernières années, soit un ralentissement de 2,6 points.
En ce qui concerne le comportement de la monnaie nationale par rapport au dollar américain, la bonne tenue de la politique monétaire au cours de la période 2023-2025 permettrait de contenir le taux de change dans les limites acceptables.
Ainsi, le taux de change moyen serait de 2.049,48 FC pour 1 dollar américain, soit une dépréciation moyenne de 1,36%, contre 7,27% observée au cours de la période 2019-2021. Pour 2023, le taux de change moyen serait de 2.021,94 FC pour 1 dollar américain.
Quant aux réserves de change, pour la période 2023-2025, elles pourraient atteindre 9 semaines d’importation des biens et services, en moyenne venant de 3,68 semaines accumulées au cours de la période 2019-2021.
Jean-Marie Nkambua
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