Pour un fonctionnement optimal du DRF : Le CICR sollicite l’exonération de taxes d’importation des intrants

En dépit du fait que le CICR rembourse ou complète le paiement au DRF des prix des services pour les bénéficiaires économiquement défavorisés, il constate malheureusement que l’exonération de taxes d’importation pour les structures du pays travaillant dans ce domaine n’a toujours pas été obtenue, ce qui permettrait de diminuer le coût des intrants pour la fabrication des différents services et par conséquent de faciliter l’accès aux services pour un plus grand nombre.

L’inauguration du Département de Réadaptation Fonctionnelle (DRF) de l’Hôpital Général de Kinshasa (ex-Mama Yemo), ce 03 décembre, coïncide avec la célébration de la journée internationale des personnes vivant avec un handicap.

« Ce projet de création du DRF s’est inscrite dans la perspective de contribuer à assurer une meilleure prise en charge des personnes vivant avec handicap en RDC. Ce projet a été pensé, décidé puis développé conjointement avec les autorités sanitaires compétentes de la RDC. Initié en 2017, ce programme a pu être réalisé grâce au soutien de la Confédération Suisse, du Royaume de Belgique, de la République d’Italie, du Royaume-Uni, de la Caixa Fondation basée en Espagne et d’investisseurs sociaux », a indiqué Rachel Bernhard, Cheffe de délégation régionale.

De janvier à fin septembre 2021, 713 Utilisateurs de Services ont reçu 915 services de réadaptation physique (197 prothèses, 297 orthèses, 15 fauteuils roulants, 175 aides à la marche, 147 réparations ou ajustements d’appareils et 84 traitements de physiothérapie non associés à des services d’appareillage).  Ces productions de services sont en constante progression. Certains bénéficiaires ont également reçu une aide facilitant leur accès au DRF.

Tous les bénéficiaires reçoivent des services complets, incluant une prise en charge en kinésithérapie associée à un appareillage et /ou une aide à la marche. L’approche interdisciplinaire est promue au DRF.

A en croire Rachel Bernhard, Cheffe de délégation régionale du CICR, la formation du personnel du DRF garantit la qualité des services. Financé par le CICR, 3 techniciens orthoprothésistes ont été envoyés à l’Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux (ENAM) dès 2017, à Lomé, seule école francophone en Afrique à être reconnue internationalement par l’<International Society for Prosthetics and Orthotics> (ISPO). Ils travaillent actuellement au DRF. En parallèle, une personne a suivi une formation diplômante à VietCot, au Vietnam, de podo-orthésiste, et il est actuellement le seul diplômé du pays. « Nous avons aussi bénéficié de la formation qu’Handicap International (HI) a organisée en RDC. Cette formation a permis que 4 autres techniciens soient formés, et diplômés, en tant qu’orthésistes », explique-t-elle.

Dans son discours, elle a insisté sur le fait que la coordination entre les différents acteurs de la réadaptation physique a besoin d’être renforcée, les actions de chacun doivent être mieux partagées car les nécessités en termes de réadaptation physique sont importantes en RDC. Malheureusement, constate-t-elle, l’exonération de taxes d’importation pour les structures du pays travaillant dans ce domaine n’a toujours pas été obtenue, ce qui permettrait de diminuer le coût des intrants pour la fabrication des différents services et par conséquent de faciliter l’accès aux services pour un plus grand nombre.

Pour une pérennisation des activités du DRF

Soulignons que les services au DRF sont payants. La participation financière de chaque utilisateur de services est calculée suivant son revenu. Ce calcul est réalisé par les assistantes sociales du DRF. Les personnes nécessitant des services de réadaptation physique sont souvent en situation financière précaire. Beaucoup de bénéficiaires ne peuvent pas financer ces services qui sont pourtant indispensables pour augmenter leur autonomie, améliorer leur condition de vie et leur participation active dans la société. Ainsi, le CICR rembourse ou complète le paiement au DRF des prix des services pour les bénéficiaires économiquement défavorisés.

Structure étatique, recevant un soutien du CICR, le DRF a besoin de diversifier ses donateurs, de bénéficier d’un budget de fonctionnement dédié et suffisant afin que son action soit pérenne dans les prochaines années. Diversifier les services, accueillir davantage de bénéficiaires sont des objectifs communs partagés par le DRF et le CICR, et tout aide financière additionnelle serait la bienvenue.

Ce programme initié en 2017 se terminera fin juin 2022. Néanmoins, le CICR poursuivra son soutien au DRF. Les modalités de cette future collaboration sont en cours de discussion.