
Certaines dispositions de la proposition de loi déposée à l’Assemblée Nationale par le Député National, Honorable Daniel Mbau Sukisa, et relative à la modification du Code de la famille, sont au centre des préoccupations des Congolais, surtout des femmes congolaises surtout en ce qui concerne la dot.
Dans une déclaration faite à la presse, Madame Charlotte Buimpe Diombelayi, Présidente Nationale de la Ligue des Femmes de l’UDS, LIFUDS, a apporté le soutien total de son parti politique, Union des Démocrates Socialistes, UDS, au Député National Mbau en ce sens que son initiative législative s’inscrit dans le schéma de la lutte contre la marchandisation de la femme africaine en général et congolaise en particulier telle que reprise dans la Charte de valeurs de l’UDS.
Cette proposition de loi a aussi le mérite de dépoussiérer le Code de la famille dont certaines dispositions sont devenues anachroniques ou ne sont pas appliquées.
Elle saisit cette opportunité pour demander à l’Assemblée Nationale de supprimer, une fois pour toutes, la dot qui est une preuve irréfutable de la marchandisation de la femme. On discuterait du montant de la dot comme on marchanderait le prix d’un article au marché. D’ailleurs, l’initiateur de cette proposition de loi, en fixant le montant de la dot, a confirmé nos appréhensions. En proposant une étiquette de 500 dollars américains sur les citadines et de 200 dollars américains sur les femmes rurales, il a prouvé le caractère esclavagiste de la dot. Les familles vendent des filles comme si elles vendaient des cacahuètes au marché. Elle compare le versement de la dot au proxénétisme.
Le versement de la dot, a-t-elle ajouté, porte atteinte à la dignité et au respect de la femme en tant qu’etre humain. La dot établit aussi une flagrante discrimination entre la fille et le garÇon au sein d’une meme famille. Or, tous les enfants, filles et garÇons, jouissent tous des memes droits.
Elle confirme que le mariage, comme institution, doit etre maintenu. Mais, il doit reposer au préalable sur le consentement de la fille et du garÇon, deux futurs conjoints. Après cette étape obligatoire, cette union en devenir devrait etre nouée en présence de deux familles et officialisée devant l’officier de l’état civil sans versement de la dot.
S’agissant des coutumes auxquelles les détracteurs de la dot se réfèrent, la Présidente Nationale de la LIFUDS insiste sur le fait que toute coutume rétrograde doit etre abolie. Elle rappelle que le maintien de cette pratique coutumière surannée replonge notre société dans la période d’avant l’avènement du modernisme que nous avons tous épousé. Pourquoi ne faisons-nous pas le « retour à l’authenticité » en lieu et place du « recours à l’authenticité » à la mode actuellement. Pourquoi portons-nous des habits au lieu des feuilles d’arbres !
Dans le meme ordre d’idées, Madame Charlotte Buimpe Diombelayi trouve superfétatoire la pénalisation des fianÇailles qui constituent simplement une simple période d’observation entre deux futurs conjoints, sans quelconque engagement. Selon elle, cette pénalisation des fianÇailles risque d’encourager le système d’union libre communément appelé « libala ya yaka tofanda ».
Elle invite, par ailleurs, toutes les femmes congolaises éprises de justice et de bon sens à défendre la proposition relative à la suppression de la dot
Tout en soulignant que la suppression de la dot est une avancée importante dans la difficile voie de l’émancipation de la femme congolaise, la Présidente Nationale de la LIFUDS soutient les autres dispositions de cette proposition de loi.
La LIFUDS tient à souligner enfin que sa prise de position concernant la suppression de la dot a été annoncée dans sa déclaration politique de 2009.
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