Rdc : Clinique kinoise entre abandon et aliénation

L’état d’abandon dans lequel est plongée la Clinique kinoise place, de fil en aiguille, le gouvernant face au défi de préserver cette infrastructure sanitaire relevant du domaine public. Devenu un patrimoine national du fait de la ‘’zaïrianisation’’ de feu le président Mobutu, la Clinique danoise (à l’origine) était l’expression de la présence du Danemark dans l’accompagnement du système de santé du Congo (ex Zaïre). Où est passée cette présence ? S’interrogent les observateurs. Qu’est-ce qu’on propose d’autre ? A l’heure où la Clinique kinoise souffre d’un abandon dû à un vide de politique gouvernementale, des voix s’élèvent pour crier haro sur ‘’le démon de l’aliénation’’. Comparaison n’est pas raison, dit-on couramment. Toutefois, il est des cas d’espèces montrant qu’abandon et aliénation s’alternent. De fil en aiguille, le site de la Foire internationale de Kinshasa (Fikin), à défaut d’être réhabilité depuis les tristes pillages du début décennie quatre-vingt-dix (90), ce site, constatent les observateurs, est animé des activités tierces. Celles-ci n’ayant rien avoir avec les activités proprement dites de la Fikin. C’est l’aliénation, à en croire les juristes ! Aliénation à cause de laquelle les investisseurs expatriés qui occupent du terrain à Limete pour des manèges et piscines démontables pour enfants, n’ont pu être casés sur le site abritant autrefois la Fikin. Dans les rues de Kinshasa, les bonnes consciences ont une question suspendue au bout des lèvres : pourquoi le site abritant jadis la Fikin n’a pu être mis à profit pour recouvrir cet investissement touristique d’expatriés fait des manèges et des piscines démontables pour enfants ? Pour avoir placé ce prestigieux investissement le long du boulevard, l’engouement attendu des parents nantis tarde à venir. Chaque parent craignant, en effet, d’exposer ses rejetons aux abords du boulevard Lumumba, pour des raisons faciles à imaginer.

‘’Merci Ngobila‘’ : la Clinique kinoise réduite aux seules activités de la morgue

Ce joyau du génie danois n’avait rien à envier au complexe abritant la Clinique universitaire de  Kinshasa. Pour l’heure, l’établissement est réduit aux seules activités de la morgue. ‘’Sans le service du funérarium, il n’y aurait pas assez d’encaisse pour le comité qui s’y tourne les pouces’’, a témoigné un observateur. Pour l’histoire récente, en effet, l’idée de mettre en place des funérariums dans les hôpitaux où fonctionne une morgue a germé de la tête du gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka. Dès 2020, les salles abritant les cérémonies funéraires venaient alors de perdre un aspect de leur marché de prédilection, dans le contexte kinois.

Pour l’heure, le bâtiment de la Clinique kinoise se dégrade, les couloirs sont soumis au silence d’un non- lieu médical. Pas une équipe de prestataires contractuels pour envoyer des signaux aux malades voire aux familles cherchant où acheminer des cas. Le site de la Clinique a perdu toute attraction d’il y a trois voire quatre décennies en arrière. En ce temps-là, des chariots s’entrecroisaient le long des couloirs, devant les portes des chambres de malades, les garde-malades répondaient à l’appel des agents restaurateurs en leur présentant des assiettes  vides. Un service buanderie passait et changeait de draps sur chaque lit de malade. Chaque pas était suivi d’un coup de brosse ou d’une raclette des préposés à l’entretien-lieux. La Clinique avait alors sa place prestigieuse dans le concert des établissements hospitaliers de la RDC. A ce jour, reste à savoir si le comité de gestion aurait compétence à lancer un appel à partenariat pour sortir l’hôpital de son coma, où devrait-il se contenter des recettes provenant de ‘’Merci Ngobila’’, pour se bercer et, le cas échéant, abdiquer face à tout impératif visionnaire.

Payne

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