Restauration des écosystèmes, RDC : ERA Congo assure la conservation des forêts du bassin du Congo à partir d’Inongo

Dans la province de Maï-Ndombe, issue du démembrement du Grand Bandundu, précisément dans le territoire d’Inongo, la société ERA Congo Wildlife Works Carbon gère 300.000 hectares de forêt destinés à la conservation. Elle développe à cet effet un programme basé sur la foresterie communautaire. C’est donc le projet Maï-Ndombe REED+ lancé en mars 2011 et qui s’étend jusqu’en mars 2041. Dans ce cadre, ERA Congo (Ecosystems Restauration Associates/l’association pour la restauration des écosystèmes) travaille avec les communautés riveraines pour conserver cette forêt et de ne pas la détruire. L’objectif étant de pouvoir conserver les forêts du bassin du Congo en République démocrati que du Congo.

Ainsi, la société a commencé avec 300.000 hectares de la forêt bordant le Lac Maï-Ndombe, en face de la ville d’Inongo, chef-lieu de la province de Maï-Ndombe. « L’idée pour nous ce n’est pas d’aller chercher l’aide internationale pour le faire. L’idée pour nous c’est de pouvoir monétiser la valeur de la forêt. C’est ce que nous avons fait », a fait savoir M. Jean-Robert Bwangoy Bankanza, l’administrateur-gérant de la société ERA Congo et professeur des universités.

C’était au cours d’un entretien accordé aux médias le samedi 11 décembre courant devant sa résidence de la ville d’Inongo, à l’issue d’une expédition médiatique effectuée à travers les villages du territoire d’Inongo bordant le Lac Maï-Ndombe. Le but était de s’enquérir des grandes actions, sans précédent, que la société ERA Congo a réalisé et continue à réaliser dans cette partie de l’Ouest de la République démocratique du Congo, au profit des communautés locales du territoire d’Inongo.

Lors de cet entretien, le professeur Bwangoy a d’abord indiqué que le lac Maï-Ndombe c’est la plus grande richesse et la première du territoire d’Inongo. Il regrette que le lac est appauvri des poissons. « Il n’y a plus rien au niveau du lac », a-t-il dit.

Il explique cette situation par le fait que le Maï-Ndombe est un des lacs à eau noire (black water lakes en anglais). Et avec des lacs à eau noire, les poissons viennent beaucoup plus sur les rives.

« C’est au niveau des rives que les poissons viennent pour trouver la nourriture, parce qu’en profondeur, il fait vraiment assez obscur. Lorsqu’ils arrivent à la rive, on les captures avec des moustiquaires, donc on prend tous les alevins. Nous avons compté une fois, six millions d’alevins qui ont été capturés en une prise. C’est exceptionnel. Mais, il suffit que l’on puisse enlever les filets à moustiquaires pour que le lac puisse reprendre un peu sa richesse halieutique. Cependant, pour le moment, c’est plutôt l’inverse. Il y a davantage de filets à moustiquaire partout au niveaux des bords du Lac Maï-Ndombe », a-t-il fait savoir.

Et c’est la forêt qui est la deuxième richesse du territoire d’Inongo, a-t-il souligné. C’est essentiellement une forêt de bois Wenge. Cette forêt constitue la concession concernée par le projet Maï-Ndombe REED+ de la société ERA Congo. Elle a été exploitée depuis 1920 par la FORESCOM (Société forestière et commerciale), c’était une société d’Etat, qui par la suite a été privatisée, et devenue pour le moment SODEFOR.

« C’est une forêt qui contient beaucoup de bois Wenge ainsi que d’autres espèces qui sont nobles. Lesquels auraient pu être non seulement exploités de manière assez archaïque, et qui pouvait finalement disparaitre », a fustigé le professeur Bwangoy.

Depuis plus de dix ans aujourd’hui, la société ERA Congo Wildlife Works Carbon s’investit intensément dans la conservation de 300.000 hectares de la forêt primaire dans le territoire d’Inongo, en province de Maï-Ndombe. Et elle tire des dividendes du crédit carbone.

Avec ce gain, ERA Congo réserve aussi une part considérable, en termes de contrepartie aux communautés locales et ayant-droits, pour contribuer au développement des villages riverains, conformément à la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), tel qu’édictée par la loi. Dans ce cadre, elle a eu à signer des cahiers de charge avec toutes les communautés riveraines, le but étant de les emmener à ne plus exercer la pression sur la forêt primaire d’Inongo avec leurs diverses activités champêtres et de survie, en leur proposant des activités alternatives.

Sur base de ces cahiers de charge, tous les villages du territoire d’Inongo concernés par ce projet d’ERA Congo bénéficient aujourd’hui des infrastructures de base (écoles et hôpitaux modernes), des forages d’eau potable, de l’éclairage public, et des projets connexes pour l’intensification agricole et l’agroforesterie, ainsi que d’autres activités alternatives de développement… Mais avant tout, ERA Congo remet annuellement à chaque clan, auprès de son chef, son droit de jouissance, qui s’élève cette année 2022 à 2.000 dollars américains.

En parcourant les villages bordiers du lac Maï-Ndombe, où une pauvreté criante contraste avec les potentialités et ressources naturelles du terroir, les grandes réalisations sans précédent d’ERA Congo au profit des communautés du territoire d’Inongo, sont très perceptibles. Dans les deux côtés Nord et Sud du Lac Maï-Ndombe, les communautés riveraines sont bénéficiaires de plusieurs actions de la société ERA Congo.

Parmi lesquelles, l’éclairage public, les forages d’eau potable pour permettre à la population de s’approvisionner aisément à cette denrée qui toujours été rare dans ces villages depuis leur existence. Ajouter à cela, des écoles modernes construites par ERA Congo, des centres de santé modernes. Sur le plan social et humanitaire, ERA Congo prend en charge les frais d’examen d’Etat de tous les élèves finalistes dans tous les villages se retrouvant dans concession. Et elle distribue chaque année, des fournitures scolaires à tous les élèves sans exception.

La société assure aussi la paie de certains enseignants nouvelles unités (N.U). Mais également la prise en charge des soins de santé, pour des cas difficiles, de tous les membres des communautés. ERA Congo a aussi amené la communauté à l’intensification agricole en vue de lutter contre l’insécurité alimentaire, d’améliorer les conditions de vie des habitants, ainsi que le rendement et la production agricole. Mais aussi, de réduire la pression anthropique sur la forêt. Pour cela, des semences améliorées, comme boutures améliorées de manioc (Obama), sont mises à la disposition de cette communauté par ERA Congo.

Cette société a également développé des activités de pisciculture en faveur de la communauté pour la production des poissons et palier à la sécheresse qu’il y a dans le lac, ainsi que celles de l’apiculture (élevage des abeilles) pour la production du miel. C’est pour renforcer les capacités économiques et financières des membres de cette communauté qui ne vit essentiellement que de la pêche et de l’agriculture.

Au Sud du lac (secteur d’Inongo), les villages N’Selenge, Ibali, Lobeke, Bokebeni, Mpatambalu, Kesenge, Inunu, ont bénéficié de toutes ces réalisations de la société ERA Congo. Dans la partie Nord du lac Maï-Ndombe (secteur Bolia), des villages Mbale, N’Songo, Ikita, Lombe, etc., sont bénéficiaires des réalisations de la société ERA Congo.

Quand le professeur Bwangoy éclaire sur les réalisations d’ERA Congo à Inongo

Par rapport à ces réalisations, Jean-Robert Bwangoy Bankanza, l’administrateur-gérant de la société ERA Congo, s’explique en ces termes :

Le plus grand ennemi de la forêt c’est l’agriculture itinérante sur brulis. Et essentiellement, c’est la production du manioc. Mais, le problème avec la production de manioc est que la plupart de nos populations utilise des variétés de manioc peu productives, et qui fait qu’elles ont besoin encore davantage d’espaces. Et elles vont vers la forêt primaire à la suite de l’appauvrissement des sols dans les forêts dégradées.

Mais justement dans notre pays, l’INERA (Institut nationale de recherche agronomique) et ses partenaires ont développé des variétés très productives de manioc, qui permettent de produire six plus que les anciennes. On a des rendements de six à dix fois plus que les anciennes variétés. Nous avons saisi cette opportunité pour diffuser ces nouvelles variétés développées par l’INERA. C’est l’un des premiers axes.

Aussi, nous sommes en train d’aider la population à utiliser d’autres spéculations, pas seulement le manioc. Donc, nous avons introduit ici l’oignon. Nous avons réintroduit l’arachide parce que celui qu’on produisait ici avait dégénéré. Il fallait récupérer le matériel végétal qui a encore été amélioré à l’INERA pour ramener ici auprès des communautés.

Nous avons le haricot qui est un très capricieux ici dans nos milieux. On essaie d’amener d’autres spéculations aussi, dont le soja. Et on amène des activités aussi alternatives dont l’élevage. Nous voulons maintenant intensifier l’élevage. Dans chaque village on va éventuellement construire des poulaillers, avec des poules pondeuses. On n’a pas encore commencé cette activité, mais nous allons le faire déjà dès le mois de janvier de l’année prochaine.

On a commencé une activité d’élevage de canards, à N’Selenge notamment. Nous allons aussi encadrer l’élevage des porcs, enlever les bêtes en divagation. En mettant les bêtes en divagation, la population se fait elle-même une plaie, parce qu’elle ne peut plus produire derrière des maisons puisque les bêtes vont aller détruire les champs. Donc, nous les aidons à pouvoir ramener les bêtes dans les enclos. Et nous les aidons en ce moment-là, à cultiver juste derrière les maisons. Ce sont donc des activités alternatives que nous sommes en train de promouvoir. Les résultats sont là. La production de manioc a augmenté sensiblement dans les différents villages se retrouvant dans la concession d’ERA Congo.

Ce n’est pas assez parce que nous n’avons pas encore atteint tous les villages. Mais, nous sommes en train d’aller progressivement. Parce qu’il faut faire des parcs à bois pour produire le matériel végétal et diffuser dans d’autres villages. Ça nous fait encore une saison avant que probablement tout le monde puisse avoir des variétés améliorées.

Nous sommes en train de travailler en collaboration avec les communautés locales. Ils apportent les matériaux de construction tels que le moellon, le sable, le caillasse, etc. Dès qu’elles ont amené ces matériaux de construction, nous venons avec les produits manufacturés, et on construit ensemble. Ce sont les maçons du village qui construisent.

Nous mettons un accent particulier sur l’éducation, parce que, lorsque nous avons une population plus éduquée, on a moins d’agents de déforestation. Puisque les personnes qui ont étudié iront poursuivre leurs études ailleurs, et les autres vont s’insérer dans le marché actif du travail. Elles ne reviendront pas nécessairement dans leurs villages pour redevenir des agents de déforestation. Il n’y pas que ça. Puisque l’éducation permet aussi de booster l’économie de la province de Maï-Ndombe en ayant justement une main-d’œuvre qualifiée.

C’est la raison pour laquelle, nous insistons particulièrement sur l’éducation des enfants dans chaque village. Nous avons pris la décision que l’école doit-être gratuite dans l’ensemble de la concession d’ERA Congo, y compris les frais connexes. Notamment, les frais pour la participation aux examens d’Etat ou au TENAFEP (Test national de fin d’études primaires).

Et lorsque dans une école il y a des enseignants qui ne sont pas payés, ERA Congo prend d’abord en charge les non-payés jusqu’à ce que l’Etat prendra en charge le paiement des salaires de tous les enseignants de ces établissements qui sont en grande partie des écoles de l’Etat, soit dans le régime de convention ou dans le régime public. Nous sommes en train de faire un effort là-dessus pour que l’éducation soit une priorité absolue.

Dans les villages, il y a des épidémies qui attaquent les enfants. Et ça nous coûte très cher à pouvoir combattre les épidémies. Nous avons décidé d’amener de l’eau propre à la consommation au niveau des populations. Nous avons amené une machine de forage avec un système de panneaux solaires qui produit l’énergie permettant de tirer de l’eau depuis le sous-sol. Et on donne de l’eau propre à la consommation aux enfants. Ce qui fait que cette année, depuis que ERA Congo a érigé des forage d’eau potable, il n’y a plus des maladies d’origine hydrique.

Pour ce qui concerne particulièrement l’approvisionnement en eau potable, ERA Congo s’est engagé à ce que tous les villages puissent avoir accès à l’eau potable. Nous allons amener des machines partout et ériger des forages d’eau potable dans tous les villages. Tout ça, nous le faisons en collaboration avec les communautés locales.

Nous avons un cahier de charge pour lequel ERA Congo devrait construire 28 bâtiments scolaires. Nous sommes aujourd’hui à 18 dans les villages. Nous allons d’abord arriver à avoir une école dans chaque village. Et nous sommes déjà en train de repartir dans les grands villages pour donner deux, trois, quatre écoles. Aussi, nous allons donner le maximum de bâtiments dans tous les villages de la concession pour que les enfants étudient dans les meilleures conditions.

Lorsque nous construisons un bâtiment et que nous disons que l’école est gratuite, ensuite on distribue des kits scolaires avec toutes les fournitures possibles (y compris les uniformes), aux élèves des tous les villages de la concession ERA Congo, du coup, le nombre d’élèves augmente sensiblement, de 20 à 120 par exemple pour une même salle de classe. Ce qui oblige à ERA Congo d’ajouter d’autres bâtiments dans des écoles. C’est maintenant qu’on se rend compte du besoin réel. Nous sommes sur la bonne voie. Et nous sommes en train d’avancer.

ERA Congo est en train de payer au Gouvernement ce que même la FORESCOM n’a pas fait en 100 ans d’existence. Ça c’est le bénéfice du Gouvernement. Notre province n’est plus le parent-pauvre, elle reçoit sa part dans l’activité que nous sommes en train de mener. Moi-même j’étais plutôt surpris de ce résultat-là. Ce résultat a qu’à même été assez surprenant, y compris pour moi.

Quant aux perspectives d’avenir de la société ERA Congo dans la région, le prof rassure qu’elles sont bonnes. Mais nous avons eu aussi un peu de chance. Et la population est très contente. Nous sommes fiers de ce que nous faisons en faveur des communautés et elles en sont également fière.

Nous pensons qu’aujourd’hui ERA Congo est une petite société et nous avons effectué des paiements importants pour toute la province. Et la province utilise ces bénéfices pour créer un système de péréquation, afin que tous les huit territoires de la province de Maï-Ndombe soient servis dès que la société ERA Congo effectue son paiement.

Nous encourageons beaucoup madame le gouverneur de province dans ce sens. Elle a envoyé tous les fonds qu’elle a reçus au niveau du BCECO (Bureau centrale de coordination des projets) pour que celui-ci puisse chercher des prestataires qui vont venir exécuter des activités que la province et les territoires jugent prioritaires.

Lepetit Baende, de retour d’Inongo

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