
Les événements les plus significatifs de 2022, dans les relations entre le Maroc l’Espagne et l’Algérie sont sans aucun doute le retour à la normale entre les deux Royaumes et par voie de ricochet, les tensions engendrées entre Alger et Madrid, ainsi que l’adoption, le 27 octobre 2022, de la résolution 2654 par le Conseil de sécurité des Nations unies sur la question du Sahara.
A vrai dire, pour le Maroc c’est une année diplomatique des plus réussies, d’autant plus que le Sommet arabe a été un fiasco pour Alger qui pensait en faire un tremplin pour rebondir et bomber encore plus le torse de son gaz décidément bien volatile. Cela étant, pour en revenir aux relations entre le Maroc et l’Espagne après pratiquement une année de gel des relations “because Brahim Ghali“ ou Mohamed ben Bettouche pour les intimes d’Alger », les deux Royaumes se sont engagés à « unaugurer une nouvelle étape » dans leur relations suspendues plus d’une année durant.
Le 18 mars 2022, Madrid, surprenant bien du monde, annonçait publiquement, son soutien au plan d’autonomie marocain, que l’Espagne considère désormais comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend ». Ce geste au demeurant, attendu par Rabat a permis de mettre fin à près d’un an de crise diplomatique majeure avec Madrid, provoquée par l’accueil en Espagne en avril 2021 du chef séparatiste, sous un faux nom, pour y être soigné soi-disant du Covid-19.
Pedro Sanchez président du gouvernement espagnol, se rendait ensuite, le jeudi 7 avril 2022 à Rabat en plein mois de Ramadan où il rencontrait le Roi Mohammed VI pour entériner cette décision historique à l’occasion d’un Ftour. Le Maroc et l’Espagne avaient effectivement, « réitéré la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays ». Cette +normalisation+ a été rendue possible par la décision de Madrid d’afficher désormais son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara.
En effet, la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara, considérait l’initiative marocaine d’autonomie, faut-il le rappeler, comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », soulignait-on alors, du côté du Cabinet Royal. « Nous nous sommes mis d’accord pour définir une feuille de route durable et ambitieuse« , avait déclaré Pedro Sanchez aux journalistes, en qualifiant ses entretiens au Maroc de « moment historique ».
Les relations entre les deux pays couvrent désormais l’ensemble des domaines du partenariat, l’Espagne étant le premier partenaire commercial du Maroc.
Dès lors, les liens ont été renoués de plus belle et entre temps, l’ambassadrice Karima Benyaich reprenait du service à Madrid. Bref, depuis sous le soleil, rien de nouveau, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes entre les deux Nations sœurs.
Malheureusement, si l’évènement entérinait un retour, somme toute logique, à la normale entre Madrid et Rabat, Pedro Sanchez se mettait à dos et à l’interne ses alliés de gauche et même l’opposition de droite, mais également à l’international, les séparatistes du polisario qui jusque-là mangeaient dans sa main et leur parrain Alger, principal fournisseur de gaz de l’Espagne.
Le régime sénile d’Alger annonçait en retour, le rappel de son ambassadeur, la suspension «immédiate» du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, datant de 2002, avec le royaume d’Espagne, « qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays ». Cela fait déjà six mois que la rupture du traité d’amitié avec l’Espagne a été actée en raison de la nouvelle position de Madrid sur le Sahara.
Les échanges économiques entre les deux pays restent paralysés, au grand dam des entreprises, touchées de plein fouet. Ventes bloquées, investissements gelés et projets au point mort, depuis juin dernier, pas d’importations ni d’exportations et toutes les opérations sont en stand-by pour des dizaines d’entreprises espagnoles, l’Algérie ayant restreint les transactions commerciales avec l’Espagne en gelant les opérations bancaires depuis et vers ce pays.
Une situation dont sont également victimes plusieurs PME algériennes, dépendantes des matières premières et des pièces de rechange. Seule exception à ce marasme, le gaz, dont les livraisons à l’Espagne se sont poursuivies ces derniers mois, mais à un tarif néanmoins révisé à la hausse par l’Algérie.
Malheureusement pour celle-ci, ces dernières années, les gouvernements occidentaux et arabes se sont rapprochés des positions et des discours du Maroc quant à son Sahara. Une tendance qui on s’en doute suscite la colère du régime d’Alger principal soutien étatique du mouvement séparatiste du polisario.
Sur le même dossier du Sahara, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté en octobre 2022, la résolution 2654 qui met en sourdine les velléités de l’Algérie et de son chérubin. Cette résolution renouvelle le mandat de la MINURSO pour une année, jusqu’à fin octobre 2023.
N’en déplaise à l’Est de l’Eden, l’adoption de cette résolution intervient dans un contexte marqué par des percées significatives, à l’instar du soutien international grandissant de pays importants et influents à l’Initiative Marocaine d’Autonomie, l’ouverture à Laâyoune et à Dakhla de plus d’une trentaine de représentations diplomatiques, la non-reconnaissance de plus de 84% des Etats membres de l’ONU de l’entité fantoche, ainsi que l’essor économique et social dans les Provinces du Sud, sont autant d’illustrations de cette dynamique hautement positive.
Par cette nouvelle résolution sur le Sahara marocain, le Conseil de sécurité a une fois de plus, entériné et irrémédiablement la prééminence, la crédibilité et le sérieux de l’initiative marocaine d’autonomie marocain. Le Conseil de Sécurité a de nouveau engagé la responsabilité de l’Algérie et de son protégé séparatiste, lesquels ne pourront faire autrement que de s’impliquer dans le processus des « tables rondes », seul cadre de discussion pour parvenir à une solution définitive au différend régional sur le Sahara marocain.
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