
Devant les journalistes réunis dans un briefing spécial, le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya a dissipé tout malentendu au sujet des accords que la Rdc a signés avec le Rwanda. Il a expliqué qu’au lendemain de la prise de Bunagana par le M23 appuyé par le Rwanda, tous les accords ont été suspendus. Il a insisté qu’il n’y a aucun accord qui ne soit fait de manière transparente. Et d’insister qu’il n’y a pas d’accord secret conclu avec le Rwanda. Patrick Muyaya est revenu sur la performance inédite et historique du Gouvernement qui a atteint et dépassé toutes les assignations du budget 2022. Loin de se satisfaire de cette prouesse, le Gouvernement conseille d’améliorer les possibilités de mobilisation des recettes du pays. S’il faut dire que le pays a progressé, c’est surtout le fait que la stratégie économique du président produit des résultats.
Désormais, au-delà du compte-rendu hebdomadaire du Gouvernement, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya donne rendez-vous chaque lundi aux Congolais, pour leur permettre d’être informés dans le détail des décisions prises à leur profit par le Conseil des ministres. Une occasion pour le Gouvernement de combattre les fake news et les rumeurs qui détournent le Gouvernement de son attention.
La situation à Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe, la main noire ; justice, quelles réformes ? Sont des questions qui ont été posées à Patrick Muyaya. Au sujet précisément de la justice, il a dit que le constat fait par le Président de la République est le même que ce que font les Congolais tous les jours. Même si le pays connait des crises dans beaucoup de secteurs, la crise qui affecte la justice, c’est la construction d’un Etat de droit.
C’est ici qu’il a évoqué des problèmes qui minent le fonctionnement de la justice, tout en pensant que le concours de recrutement des magistrats, semble être la solution, même s’il se pose aussi le problème de la prise en charge et de la construction des infrastructures. « Le Président de la République a voulu interpeller les magistrats qui doivent être en harmonie avec les valeurs, l’éthique et la déontologie qu’ils prônent. L’interpellation du président de la République bénéficiera d’un suivi et la ministre de la Justice aura le temps de dire comment cette stratégie va être implémentée », explique-t-il.
Selon Patrick Muyaya, l’idée de la table-ronde sur l’état de siège a été perturbée par l’attaque du M23. « Nous attendions qu’il y ait un débat », dit-il, avant de reconnaître qu’on a lutté pour que la solde des militaires leur parvienne. L’état de siège nous a permis de boucher les trous, de lutter contre la corruption et de nous assurer qu’on ne peut donner de la matière à l’ennemi.
Au sujet de la visite du président Denis Sassou N’Guesso à Kinshasa, le porte-parole du Gouvernement précise que la Rdc et le Congo sont les capitales les plus rapprochées du monde. Il est normal que devant une menace sécuritaire, les deux pays puissent échanger pour avoir une même lecture et mener des actions communes.
C’est la raison pour laquelle, en ce qui concerne la situation à Kwamouth, le président de la République a chargé la ministre de la Justice de documenter les faits infractionnels et d’accélérer le rétablissement de l’ordre public. Il a informé qu’il y a eu beaucoup d’interpellations et on en saura un peu plus lorsque les enquêtes auront progressé.
Le ministre pense que dans cette crise du Mai-Ndombe, il y a eu invraisemblablement une main noire, au regard des témoignages reçus et du modus operandi. C’est pourquoi il y a des enquêtes, pour rétablir la vérité sur tout ce qui s’est passé.
Le Gouvernement a-t-il échoué ?
Dans ses questions, la presse est revenue sur la dénonciation du chef de l’Etat sur la magistrature. Et Muyaya de souligner qu’en analysant la situation actuelle, il faut avoir un sens de recul, sans oublier de se situer dans une perspective. « N’attendez pas que les solutions arrivent comme dans une génération spontanée. Il ne faut pas considérer que ce que le président dit soit un aveu d’échec. De toute évidence, il y a la part du président de la République, du Gouvernement et du Conseil supérieur de la magistrature », indique-t-il.
John Kerry a-t-il demandé à la Rdc de retirer les appels d’offres sur les six (6) blogs pétroliers et gaziers ? Ici, l’homme du nouveau narratif reste ferme : « Autant nous devons protéger l’environnement, nous devons jouir de nos richesses. Il a été convenu que nous allions mettre en place une commission mixte. Nous nous sommes positionnés comme pays solution pour les autres, mais aussi pour nous-mêmes », dit-il.
La Rdc a souscrit à trois processus
A la question de la multiplication de troupes étrangères en Rdc, Patrick Muyaya a soutenu que le pays a souscrit à trois processus de paix. Le processus de Luanda,  celui du conclave de Nairobi, sans oublier le processus de New York avec la médiatisation française. « Dans tous ces forums, nous avons souscrit à un cessez-le-feu. Dans ce contexte, on ne peut pas dire que les Fardc sont incapables de lancer une offensive. Et pourtant, toute offensive se solde par des pertes en vies humaines », dit-il, avant de préciser qu’il faut partir du fait qu’on a souscrit à une cessation des hostilités de manière conjointe.
Comme on ne peut pas parler de paix sans sécurité et que le terrorisme est une question qui se combat ensemble, il va de soi que la Rdc coalise avec d’autres pays, pour combattre ces groupes rebelles. Pour le ministre de la Communication et médias, le manque à gagner est tellement grand que tous les pays veulent que la paix revienne. Et de préciser qu’aucune force ne viendra opérer en Rdc sans un appui des Fardc. Il faut considérer que c’est un choix politique qui comporte les risques, même s’il faut rassurer les uns et les autres.
Muyaya minimise l’originalité d’un audio attribué au Cardinal Ambongo
Selon un audio attribué à Fridolin Cardinal Ambongo, la délégation gouvernementale n’est jamais arrivée à Kwamouth, dans la province de Mai-Ndombe et s’est contentée de visiter certains coins moins importants. Pour le porte-parole du Gouvernement, la délégation gouvernementale était bel et bien à Kwamouth. Tout ce qui se raconte relève des Fake news et de la mauvaise campagne. Si le Cardinal Fridolin Ambongo doit aller à Kwamouth, c’est la preuve que la situation s’est améliorée et que les forces de sécurité ont fait leur travail. « Nous restons convaincus qu’il y avait une main noire et qu’au moment venu, tout sera clarifié. N’attribuez pas au Cardinal les choses qu’il n’a pas dites », persiste-t-il.
Au sujet des performances inédites et historiques du Gouvernement de la République, qui a atteint et dépassé les assignations contenues dans la loi de finances 2022, Muyaya, dans sa modération légendaire, affirme qu’on ne peut pas nous satisfaire de cette situation. Il conseille d’améliorer les possibilités de mobilisation des recettes, parce que le budget est loin de refléter la taille et les potentialités du pays. « On peut néanmoins dire que nous progressons et que la stratégie économique du président de la République donne des résultats », dit-il.
Il a cité par exemple le secteur de l’Epst où des efforts ont été faits. « C’est ce que nous ferons pour l’Esu et les médecins. Lorsque le budget sera débattu au parlement, les députés et sénateurs nous donneront des outils pour mobiliser plus de recettes », dit-il, reconnaissant sur la même lancée, le dynamisme de l’IGF.
Jean-Marie Nkambua
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