Tout compatriote pouvant la mener s’il le veut ou le peut : La mission de Vital Kamerhe à l’Est nécessite soutien…

Pendant que Mgr Dominique Uringi s’inquiète d’avoir vu à Berlin la RDC redessinée en 4 Etats, le général Langley, nouveau commandant de l’Africom, révèle que la sécurité future des Etats-Unis dépend de l’Afrique… La veille de l’ouverture de l’Assemblée générale ordinaire de l’Onu, Antonio Guterres reconnaît dans une interview à Rfi/France 24 le surarmement du M23. Le jour de l’ouverture le 20 septembre 2022, Félix Tshisekedi balaie d’un trait tous les prétextes brandit jusque-là par le Rwanda pour justifier ses multiples agressions. Il met en exergue toutes les initiatives, portant la caution de la communauté internationale, pour un retour à la paix pérenne à l’Est. Entre-temps, en séjour dans cet espace, Vital Kamerhe mène une campagne qui traduit la détermination des autorités congolaises d’explorer toutes les voies existantes pour atteindre cet objectif. On ne le dit pas assez, la paix y est en perturbation continue depuis une soixantaine d’années. Au lieu alors de se livrer à des insinuations malveillantes à l’endroit des nationaux en mission dans ce cadre, les faiseurs d’opinion devraient plutôt les encourager à promouvoir des solutions indiquées en tenant compte de l’environnement régional, africain et mondial…

 Vous avez vraiment dit 60 dernières années ?

Dans des vidéos extraites de la filmothèque de la Rtbf (Radiotélévision belge de la communauté française), on voit bien et entend parfaitement Joseph Kasa-Vubu et Patrice-Emery Lumumba parler d’insécurité à l’Est.

Si pour Lumumba, assassiné en janvier 1961, allusion est faite à la sécession du 11 juillet 1960 au Katanga, pour Kasa-Vubu par contre en plus la rébellion lumumbiste en Province Orientale et la rébellion muleliste au Kivu.

S’agissant particulièrement du Kivu, plusieurs officiers de l’Anc en ont marqué l’histoire avant le coup d’Etat du 24 novembre 1965 : général Léonard Mulamba et major Vangu tué en 1964. Le Kivu, c’est aussi le maquis de Laurent-Désiré Kabila où sont nés les jumeaux Joseph et Jaynet Kabila.

 Succession d’événements interpellateurs autour du M23

Ce rappel confirme la thèse d’une insécurité ambiante dans ces trois des six provinces formant le Congo le 30 juin 1960, les autres étant Equateur et Léopoldville à l’Ouest et Kasaï au Centre.

Six décennies après, la cartographie des groupes armés est à la fois éloquente et édifiante : la guerre n’a jamais quitté les trois provinces de l’Est.

Pour y mettre fin, plusieurs initiatives ont été pris prises et continuent d’ailleurs de l’être : expédition armée, négociations politiques directes, négociations diplomatiques indirectes, recours aux armées étrangères, barzas communautaires et intercommunautaires, etc.

Dans son discours du 20 septembre 2022 à l’Onu, Félix Tshisekedi en fait le descriptif jusqu’à déplorer le rejet de sa main tendue à l’un des protagonistes qu’il a d’ailleurs cité nommément : le Rwanda en tant que parrain du M23.

 Menace réelle de balkanisation

Que faire alors ? Un chef d’État africain avait relevé dans un discours que l’expérience l’a suffisamment prouvé : toutes les guerres se terminent finalement autour d’une table, même celle aboutissant à la capitulation.

Moralité : il va falloir s’y résigner mais en se préparant conséquemment.

Dans ce cadre, Vital Kamerhe est en tournée à l’Est dans le rôle qui lui sied bien depuis plusieurs décennies : entendre, comprendre et répondre. Sa vie politique est intimement liée à cette partie du pays dont il est originaire.

Aussi, face au danger réel de balkanisation qui menace le pays – Patrice-Emery Lumumba l’avait plus d’une fois dénoncé au cours de ses six pauvres mois et demi de pouvoir (30 juin 1960-17 janvier 1961) – il n’est pas indiqué, aujourd’hui, de chercher la petite bête avec d’insinuations déplacées.

En effet, depuis la dernière décision du Conseil de sécurité de l’Onu de juin 2022 de maintenir l’embargo sur les armes, il s’est produit au pays une succession d’événements interpellateurs autour du M23 : prise de Bunagana, aveu de surarmement confirmé par Antonio Guterres, rapatriement forcé (mais heureusement arrêté) des réfugiés congolais du sol ougandais etc. en violation du Droit international), etc.

Aussi, toute personnalité publique – peu importe son statut – en mesure de contribuer au retour à la paix à l’Est doit être encouragée.

 C’est une politique internationale et nationale

Et pour cause ! Le rappel historique ci-dessus incite à admettre que l’Est du pays suscite des convoitises dans le chef des personnes physiques et morales sans scrupules. Convoitises constatées et dénoncées d’ailleurs par Mgr Dominique Uringi, évêque du diocèse de Bunia.

En séjour en 2020 à Berlin, le prélat a vu la « nouvelle carte du Congo avec 4 Etats « . « Nous sommes des instrumentalisés pour balkaniser notre propre pays sans le savoir, parce que nos leaders nous donnent un peu d’argent, mais demain nous serons des esclaves de ceux qui occuperont notre pays et c’est là où nous tirerons toutes les conséquences », a-t-il affirmé après l’observation selon laquelle « Aujourd’hui, si nous mourons notamment à Djugu, c’est à cause de ce plan de balkanisation de notre pays pour que le Nord-Kivu, l’Ituri soient un autre pays. C’est une politique d’occupation des terres, c’est-à-dire que les rwandais et d’autres puissent occuper notre pays pour exploiter nos richesses, notamment le pétrole vers le lac Albert sans qu’on en bénéficie ».

Et le prélat de renchérir : « C’est une politique internationale et nationale. Il y a même certaines autorités de notre pays qui sont déjà complices pour ce plan, donc elles ont déjà accepté ». Auparavant, il a fait cette révélation : « J’étais en Allemagne, on m’avait montré une carte de balkanisation sur laquelle notre pays a été divisé en quatre ».

Pour ceux qui ne le savent pas, l’Allemagne – dont Berlin est la capitale –  abrite à Stuttgart la structure appelée Africom (« Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique » ayant pour mission essentielle de « travailler avec des alliés et des partenaires dans le cadre d’une approche pangouvernementale où la défense soutient les efforts diplomatiques et de développement pour faire face aux menaces de sécurité partagée ».

Dans son communiqué du 8 août 2022 intitulé « Langley prend le commandement du Commandement américain pour l’Afrique », le nouveau patron d’Africom, Michael Langley, a déclaré « Les trois dernières années ont été une éducation et l’Afrique est infiniment fascinante, le continent est grand, complexe et diversifié. L’Amérique ne peut pas se permettre d’ignorer l’Afrique – la future sécurité de l’Amérique – et je crois que la prospérité dépend d’une Afrique plus sûre et plus prospère ». Euphémisme pour dire « une Afrique selon la volonté des Etats-Unis ».

Et que font les Congolais ? Ils tournent en dérision toute initiative susceptible de sauver leur pays d’une mort planifiée, se focalisant sur l’accessoire (l’auteur de l’initiative) au détriment de l’essentiel qu’est l’initiative elle-même, sans offrir l’alternative qui convient.

Sacrés Congolais !

 Omer Nsongo die Lema

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